«David m’a épousée avec le Cambodge». Quand Sarah et David Venditti se marient, en 2000, elle a déjà en elle un rêve, une sorte d’appel irrésistible: partir en mission au Cambodge. Sarah a contracté le virus il y a bien longtemps: «Entre 20 et 26 ans, j’ai beaucoup voyagé, mais aussi cherché spirituellement ma voie. C’est au Cambodge que je suis revenue au christianisme. J’ai fait une promesse à ce pays. Avant même de me marier, j’en ai informé David». Lequel répond «pourquoi pas».
En réalité, à l’époque il a lui aussi un avis très clair sur ses «aspirations missionnaires»: «La mission est quelque chose qui me travaille depuis longtemps… mais dans l’autre sens. Je me suis toujours dit que je ne serais jamais missionnaire, je ne m’imaginais pas avec mes sandales et ma Bible sous le bras». Et cet aveu: «Je m’intéressais bien plus à la fille qu’à la mission!»
Pendant des années, c’est le statu quo. Sauf dans la tête de Sarah, dont les sentiments font le yoyo entre espoir et résignation. «Au fond de moi, je restais convaincue que nous serions missionnaires. Mais il m’arrivait de désespérer de ne jamais pouvoir partir». Car Sarah voit bien que son mari n’est pas prêt. «Certains moments ont été très difficiles.»
Un jour, elle exprime ce cri du cœur à une amie: «Il faut que Dieu touche le cœur de David!». La réponse n’est pas forcément celle escomptée: «Il faut peut-être que Dieu touche le tien». Elle comprend que la volonté de Dieu passe avant la sienne. De son côté, David s’épanouit dans son travail. La société qu’il a lancée se développe bien. Pas question d’y renoncer!