Mon témoignage en 2’
Je m’appelle Kechi Okwuchi. Même après ma sortie du coma, on m’a longtemps caché que nous n’étions que deux à avoir survécu au crash du vol 1145 de Sosoliso Airlines le 10 décembre 2005. Tous craignaient que la nouvelle ne porte préjudice à ma convalescence. En effet, une majorité des passagers étaient des élèves comme moi: on rentrait de notre internat à Abuja (Nigeria) pour les vacances de Noël…
Mes parents s’étaient tournés vers la foi en Jésus-Christ lorsque j’avais huit ans. Mais là, âgée de seize ans et couverte de la tête aux pieds de brûlures au troisième degré, j’en pensais des choses de ce soi-disant Dieu d’amour!
Et pourtant, ma mère continuait à me chanter des cantiques et faisait de son mieux pour répondre à mes nombreux questionnements. Jusqu’au jour où j’ai réalisé que je pouvais développer une relation personnelle avec ce Père céleste, même sans comprendre ses agissements. Par miracle, malgré toute la fumée ingérée lors de l’accident, j’ai découvert que mes cordes vocales étaient intactes! Je chantais donc à longueur de journée, en Afrique du Sud aux soins continus, de retour dans ma famille au Nigéria, puis aux Etats-Unis où j’ai pu bénéficier de traitements adaptés pour les grands brûlés. Mais toujours en privé, parmi mes proches, jusqu’à ce que je rejoigne enfin le groupe de louange de mon Eglise en 2015.
Puis, en 2017, une amie m’a subrepticement inscrite au concours «L’Amérique a un incroyable talent». Contre toute attente, j’ai été finaliste, ce qui m’a permis de sortir un premier album et de publier mon livre-témoignage More than my scars («Au-delà de mes cicatrices», éd. Baker Books). Aujourd’hui, je milite pour les grands brûlés, ainsi que pour les victimes de harcèlement. Et je me réjouis de continuer à transmettre un message d’espoir à travers le monde entier.
