«Ce qui me plaît, dans mon métier, c’est d’offrir du bonheur aux gens, de leur donner l’occasion de vivre des instants particuliers, hors du commun». Homme au grand cœur, Jean-Paul est aussi un visionnaire qui a réussi un joli coup. Menuisier de formation, il a eu une idée de génie, il y a dix ans: construire une cabane dans les arbres, à l’intérieur de sa propriété, au Locle, dans le Jura suisse. Quelque temps plus tard, le succès était tel qu’il a remis ça. Aujourd’hui, ses quatre cabanes sont pleines à longueur d’année et Jean-Paul peut concentrer ses efforts sur leur gestion et leur entretien. Même plus besoin de travailler comme menuisier.
C’était d’ailleurs l’un de ses buts: «Je voulais vivre de ça, pour pouvoir dégager davantage de temps pour Dieu». A côté de son métier, Jean-Paul travaille désormais bénévolement dans une librairie chrétienne, pour un club d’enfants et dans son Eglise locale. «C’est un privilège, alors que tant de gens peinent à “caser” Dieu dans leur journée. J’espère également que mon choix de consacrer du temps libre à Dieu pourra interpeller les gens du voisinage.»
Jean-Paul n’a guère l’occasion de témoigner de sa foi à ses clients, qu’il ne voit parfois même pas. Mais les hôtes des cabanes sont en contact avec l’Evangile grâce aux Nouveaux Testaments installés dans leur petit nid douillet. Et le cinquantenaire a toujours ce désir: rendre heureux ces touristes venus des quatre coins de la Suisse, parfois de l’étranger. «Ma meilleure récompense, c’est de voir le regard des enfants le matin quand ils ouvrent la fenêtre pour recevoir leur petit déjeuner». Jean-Paul est aussi bien conscient qu’une nuit passée dans un cadre aussi pittoresque et tranquille est propice à renforcer les liens familiaux de ses hôtes. «J’offre des moments particuliers sans télévision, sans jeux vidéos, simplement entre humains dans la nature». Tout un message!
Aujourd’hui, tout roule pour Jean-Paul et sa famille. Mais il a eu quelques sueurs froides au moment de concrétiser son projet. «Il me semblait être dans le plan de Dieu, avec mon désir de lui consacrer plus de temps. Mais les permis de construire m’ont d’abord été refusés. Ce n’était pas le temps de Dieu. J’en ai tiré la leçon: depuis, j’ai appris à entrer dans les projets de Dieu plutôt qu’à le faire entrer dans mes projets.»

Jérémie Cavin

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – septembre 2012

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