Un ministère pastoral fécond doit-il forcément rimer avec la croissance numérique de son Église? Prétendre que la croissance numérique d’une Église n’est pas un indicateur de mesure fiable est un peu court. Prétendre l’inverse l’est tout autant.
Pour le pasteur Marc Gallay, les Églises ne remplissent pas toutes la même mission. Le Gospel Center de Lausanne, son Église, se définit comme une communauté qui accueille, forme et envoie. «Nous mesurons notre réussite au nombre de chrétiens influents que nous avons pu “envoyer” dans une mission personnelle.»
Thierry Moehr, pasteur de la plus grande Église locale de Suisse romande, Christian City Church ou C3, juge lui aussi que l’augmentation du nombre des participants aux activités de l’Église est un indicateur parmi d’autres. Leur santé spirituelle et la transformation de leur vie sont aussi importants à l’heure de mesurer le succès d’une Église.
«La croissance numérique n’est pas forcément une preuve de la bénédiction divine, ni de la réussite d’un ministère, plutôt la preuve qu’un pasteur est un bon communicateur!» complète Philippe Thueler. «C’est à ses fruits qu’on mesure la réussite d’une Église ou d’un ministère», rappelle le pasteur et penseur réformé américain Tim Keller: «Un fruit est-il visible ou en train de grandir chez les fidèles ou dans la vie communautaire? Ce fruit peut conduire à une croissance numérique. Mais il y a aussi des saisons où ce fruit se bonifie sans devenir plus gros.»