J’étais incapable de l’appeler «Père»
Sur son certificat de naissance, en 1961, Christine avait bien un nom. Mais la petite fille, quatrième d’une fratrie de six, ne reçoit pas l’affection dont un enfant a besoin pour se construire. Sa mère, qu’elle n’a appelée «maman» qu’à la toute fin de sa vie, est distante et négligeante; l’un de ses frères l’ignore et incite les autres à la mettre de côté. Tenanciers d’un bureau de tabac, ses parents travaillent du matin au soir, laissant la télé faire office de nounou. Le seul lieu où la jeune Christine se sent exister, c’est dans la rue, où elle s’amuse avec d’autres enfants. En décrochage scolaire, quelques enseignants perçoivent bien sa détresse, sans savoir comment l’aider. Mais c’est surtout la prédiction macabre d’une directrice d’école, selon laquelle Christine finira dans une poubelle, qui la marque au fer rouge.
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