Sympathie, empathie
Les remous qui ont épicé la vie politique française ces jours ont alimenté nombre de questionnements, tout particulièrement sur la confiance que l’on accorde à ceux qui nous gouvernent. Nous méprisent-ils ? Est-il pensable qu’ils n’éprouvent aucun intérêt pour les plus humbles ? A ces questions posées lors d’un débat télévisé, quelqu’un a répondu que tous montrent de la sympathie pour leur électorat et leurs administrés. Mais peu éprouvent une réelle empathie pour leurs semblables.
C’est une chose de se montrer souriant et avenant, c’en est une toute autre de se soucier réellement de son prochain en cherchant à le comprendre, à se mettre à sa place. En tant que chrétien, cette nuance m’interpelle. Qui suis-je vraiment pour les autres ? Une connaissance ou un ami proche ? Quelle est la valeur de l’attention que j’accorde à mon prochain ? Superficielle ou soutenue ? Il est difficile de résister à l’égoïsme qui nous est si naturel. Tant que tout va bien pour moi… Après avoir commis ses maladresses et entendu les calamités qui allaient s’abattre sur son pays, le roi Ezéchias a eu ces mots malheureux :«La parole de l’Eternel que tu viens de me transmettre est bonne. Car nous aurons donc la paix et la sécurité tant que je vivrai» (2 Rois 20, 19). Ce roi sympathique n’avait pas beaucoup d’empathie pour ceux qui allaient lui survivre.
L’apôtre Paul, lui, était tellement préoccupé par ses frères israélites qu’il se disait prêt à renoncer au salut si cela pouvait sauver les siens. On s’approche de l’exemple suprême du Christ qui a accepté de tout perdre afin de nous gagner, subir la pire des condamnations pour qu’elle nous soit épargnée. C’est bien plus que de la sympathie.
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – octobre 2014
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