«La théologie réformée unifie l’ensemble de la révélation biblique comme nulle autre!», s’enthousiasme Jérémie Cavin, jeune pasteur de l’Église réformée baptiste de Lausanne. Un engouement qui peut surprendre, alors que, dans le monde francophone, l’œil des sociologues et des médias est davantage attiré par le mouvement charismatique ou l’Évangile de la prospérité. Comment expliquer l’émergence d’une nouvelle génération de calvinistes évangéliques?
Difficile de mesurer l’audience de Calvin chez les évangéliques francophones. Pour autant, on repère certains signes d’intérêt pour la grille de lecture calvinienne de la Bible. «Les doctrines de la centralité de l’Évangile et de la souveraineté de Dieu rencontrent un succès grandissant chez les pasteurs entre vingt-cinq et quarante-cinq ans», pense Philippe Moore, directeur du réseau d’implantation d’Églises Actes 29. Celui-ci se situe dans ce courant théologique et compte une vingtaine de projets en Europe francophone.
On compte cinq Églises réformées baptistes en Suisse et deux en France. De dix à trente étudiants sortent de la Faculté de théologie Jean Calvin d’Aix-en-Provence, selon les années. L’entrée d’auteurs comme Tim Keller ou Kevin DeYoung dans le classement des meilleures ventes des librairies chrétiennes francophones est un autre indice de leur popularité.