Skip to content

Le roi maudit et insensé (Pierre-Yves Zwahlen)

Chaque mois, Pierre-Yves Zwahlen donne vie à un personnage biblique. Retrouvez lequel.

Je suis le roi maudit! Je suis le roi qui a cru pouvoir s’élever jusqu’aux cieux, percer les secrets des dieux et contrôler le présent et l’avenir des peuples. J’ai fait dresser des pieux sacrés en l’honneur des divinités des ténèbres. J’ai allumé des bûchers dans la vallée sacrée de Jérusalem et j’y ai offert mes fils en sacrifice. J’ai même placé la statue d’une idole, dans la demeure du dieu de mes ancêtres. Moi, Manassé, roi de Juda, je suis le roi qui a rêvé de s’élever plus haut qu’aucun autre ne l’avait fait avant lui.
Mais j’étais fou! Je ne savais pas à quelles puissances je m’attaquais; je ne savais rien du monde des dieux que j’invoquais dans mes délires mystiques et dans mes fêtes païennes. Je ne connaissais pas les puissances de mort que je suppliais de venir me rejoindre pour magnifier mon règne. J’ignorais tout de la fureur mortelle et de la cruauté terrible des dieux que je servais.
Je les ai appelés de mes vœux, de mes jeûnes, de mes transes prophétiques et de mes sacrifices. Alors, ils sont venus! A la tête de leurs armées barbares et terrifiantes, ils ont tout saccagé sur leur passage. Ils ont pénétré dans ma ville, renversé mon trône, violé mes épouses, renversé les signes sacrés de ma royauté. Ils ont passé des crochets de fer dans mes mâchoires, ils m’ont enserré de liens de bronze et m’ont emmené, comme un vil captif, loin de mon pays.
Moi, Manassé, roi de Juda, je suis maintenant prisonnier dans l’antre du mal. J’entends autour de moi la rumeur de la bête, ses cris terribles et cruels, ses rires fous et pervers. Je sens les effluves de la mort, senteurs putrides d’un monde construit sur l’infamie, la guerre et la violence. Je sais maintenant à quel point mon erreur fut immense. Je mesure la folie et l’absurdité de mes rêves. Dans mon inconscience, je n’ai pas su reconnaître le Dieu de mes pères, je n’ai pas été capable d’entendre sa voix, de répondre à ses prières.
Dieu de mes pères, toi le Dieu que je ne connais pas, que j’ai renié et méprisé, je crie à toi! Je ne peux pas me réclamer de ma fidélité, alors j’en appelle à la tendresse que tu as manifestée à mes ancêtres! Je ne peux pas te présenter l’offrande d’un cœur droit et de lèvres pures, alors j’en appelle à ton pardon et à ta grâce. Dieu de mes pères, souviens-toi de moi. N’oublie pas que là, au fond des geôles de Babylone, c’est un fils de David qui pleure et supplie, qui attend ton aide et ton secours.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – février 2012

Thèmes liés:

Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes:

Créer un compte gratuitement

Et profitez gratuitement de l'accès aux articles web réservés aux abonnés pendant 14 jours.

Pour des vacances qui ont du sens

A l’approche des grandes vacances scolaires, la rédaction vous propose de découvrir ce que les chrétiens organisent. Tour d’horizon non exhaustif des possibilités.

Publicité