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La vie: poussière insignifiante?

Échographie d'un foetus de 13 semaines
© Istockphoto
«On a gagné! Victoire!» Quelle nouvelle merveilleuse peut donc provoquer une telle allégresse chez des députés français? Un vaccin miracle contre le coronavirus a-t-il été découvert? Une paix durable est-elle désormais effective au Proche-Orient?
David Métreau

«On a gagné! Victoire!» Quelle nouvelle merveilleuse peut donc provoquer une telle allégresse chez des députés français? Un vaccin miracle contre le coronavirus a-t-il été découvert? Une paix durable est-elle désormais effective au Proche-Orient? La crise économique ne serait-elle qu’un mauvais souvenir? Rien de tout cela. La victoire que l’on célèbre c’est le vote de l’allongement de la durée légale de l’IVG de 12 à 14 semaines. Youpi! Chic alors! Nous allons pouvoir éliminer encore plus de vies innocentes!

Une telle indécence amène la réaction sarcastique que voici; une manière de prendre du recul et de se protéger face à l’abject. Pour le dire avec plus de sérieux, cette nouvelle provoque en moi tristesse et dégoût. Avec un délai d’avortement toujours plus retardé, les limites morales sont sans fin repoussées. Si une vie in-utero n’est qu’un amas de cellules, quelle différence avec une personne en fin de vie (mais aussi handicapée, malade, petite, étrangère, politiquement incorrecte, etc.)? Aucune: tout cela n’est que de la poussière insignifiante. On broie un crâne comme on casserait une noix. La vie humaine n’a – pour ces personnes – pas de dignité propre.

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Un nez rouge humaniste

Cette «banalité du mal», pour reprendre l’expression de la philosophe Hannah Arendt, n’est pas nouvelle. Mais elle est d’autant plus troublante quand elle revêt un nez rouge humaniste, ici le droit et le bien-être des femmes. Qui oserait s’opposer aux droits des femmes? Personne. Le débat est confisqué. Qui êtes-vous pour débattre d’un droit? Surtout si vous n’êtes pas directement concerné. «Pas d’utérus, pas d’avis», disent certaines. Or c’est une question qui concerne l’ensemble de la société. L’indignation exprimée, ces nouvelles doivent aussi amener bienveillance et compassion pour ces femmes qui ont avorté et dont la souffrance psychologique est trop souvent niée. Pour cela aussi sentons-nous concernés.

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