La très stricte Loi genevoise sur la laïcité assouplie
Les députés et membres des conseils municipaux genevois peuvent de nouveau signaler leur appartenance religieuse par des propos ou des signes religieux. La Chambre constitutionnelle a annulé, le 26 novembre, l’interdiction introduite par la nouvelle Loi sur la laïcité. «Les parlementaires n’ont pas vocation à représenter l’Etat, mais la société et son pluralisme, qu’ils incarnent», a-t-elle conclu. «Imposer aux organes législatifs une totale neutralité confessionnelle met au surplus à mal le principe démocratique, qui impose aux cantons de se doter notamment d’un parlement élu au suffrage universel», a indiqué la Cour de justice dans un communiqué. Elle rappelle que les membres du parlement sont «censés représenter différents courants d’opinions, y compris religieuses». La Chambre constitutionnelle du canton de Genève a donc admis partiellement six recours qui avait été déposés contre la loi sur la laïcité approuvée par les Genevois lors de votations en février 2019. Deux de ces six recours avaient été déposés avant les votations, un par Les Verts et l’autre par le Réseau évangélique suisse.
L’interdiction de porter des signes religieux pour les fonctionnaires en contact avec la population est quant à elle maintenue. L’article 6 qui autorisait des manifestations religieuses sur le domaine public seulement à titre exceptionnel a également été assoupli: «Lorsque les manifestations cultuelles ne peuvent pas, pour une raison ou une autre, se dérouler sur le domaine privé, elles doivent pouvoir se dérouler sur le domaine public aux mêmes conditions que les manifestations religieuses non cultuelles.»
Nadia Léchot
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui janvier 2020
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