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La soumission du chrétien a des limites

Les effets collatéraux de la pandémie se mesurent de plus en plus dans la vie du chrétien. Outre les restrictions, la question de la soumission se pose.

«Un seuil de douleur a été atteint», indiquait le RES suite aux dernières restrictions sanitaires du 22 mars. Si certaines jauges ont été assouplies, d’autres en revanche réactivent le sentiment qu’une ligne rouge a été dépassée. Les instances évangéliques faîtières appellent à l’apaisement et à la prière.

Loi divine, lois humaines

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Face aux tentations de victimisation ou de revendication, Louis Schweitzer, membre de la Commission d’éthique protestante évangélique en France, invite à une troisième voie: une soumission éclairée. Avec quels critères et quelles limites? S’il rappelle le mandat biblique de se soumettre aux autorités, le conflit de loyauté peut être une des raisons pour lesquelles un chrétien choisira d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. D’autre part, «la difficulté peut venir des nombreuses interprétations données au terme de laïcité». Ainsi rappelle-t-il le cas du ministre français de l’Intérieur, Gérard Darmanin, appelant les religions à reconnaître les lois de la République comme supérieures à celles de Dieu.

Pour Louis Schweitzer, une limite est franchie. «Etre soumis aux “lois de Dieu” est une autre manière, pour les croyants, de parler de leur conscience», appuie-t-il.

Pour que la loi évolue…

Et de prévenir d’une législation construite sous la pression de la nécessité immédiate. La Deuxième Guerre mondiale en offre de nombreux exemples. La loi d’un Etat ou d’un pays est toujours relative et évolue avec le temps. «Absolutiser la loi d’un Etat reviendrait à condamner ceux qui cachaient des Juifs en Allemagne ou en France pendant la guerre», poursuit Louis Schweitzer, «ou ceux qui s’opposaient à l’esclavage aux Etats-Unis, à l’apartheid en Afrique du sud, et ceux qui avec Martin Luther King luttaient contre la ségrégation». Condamnées autrefois, des positions ou attitudes sont aujourd’hui autorisées ou font encore l’objet de militantisme «pour que la loi évolue encore bientôt sur certains points», conclut l’ancien membre du Comité consultatif national d’éthique.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Mai 2021

Dossier: Pandémie et liberté
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