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Patagonia, Hobby Lobby, des entreprises qui s’engagent…

© Twitter Official Hobby Lobby
Des entreprises au service de causes? L’exemple de Patagonia léguée à la planète par son fondateur rappelle l’engagement de l’entreprise chrétienne Hobby Lobby au service de l’annonce de l’évangile.
David Nadaud

C’est par une lettre ouverte qu’Yvon Chouinard, propriétaire de la marque Patagonia, une entreprise de vêtements de sports évaluée à trois milliards de dollars, a annoncé le 14 septembre qu’il prenait sa retraite et léguait son entreprise à une fiducière et une ONG créées pour l’occasion. Le but de cette opération: dédier les bénéfices annuels de l’entreprise à la lutte contre le changement climatique. Cette décision a été remarquée dans le milieu des entreprises et de la presse à l’image de l’essayiste Antoine Bueno dans une tribune pour le magazine Le Point affirmant dans son titre: «Patagonia, l’espoir du capitalisme». De là à y voir un modèle pour les entrepreneurs chrétiens?

Quand Dieu mène la barque

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Pour Xavier Molinari, animateur d’un réseau d’entrepreneurs chrétiens, ce modèle d’entreprises dont les bénéfices financent directement des causes n’est pas nouveau. C’est le cas d’entreprises créées par des chrétiens et parmi celles-ci la chaîne de magasins américains Hobby Lobby créée par David Green dans les mêmes années où Yvon Chouinard lançait Patagonia.

Fils de pasteur, c’est en 1970 avec 600 dollars (environ 600 francs/600 euros) d’emprunts pour acheter l’équipement que David Green a lancé son premier produit d’artisanat. Il fabriquait des cadres photos miniatures, transformant la table de sa cuisine en une petite usine, avec son épouse et ses deux garçons comme premiers ouvriers. Deux ans plus tard, il ouvre son premier commerce de détail. Puis un deuxième, se développant chaque année un peu plus jusqu’en 1985, année de la «mort» de son entreprise devenue surendettée qui lui a fait déclarer: «C’était un problème d’orgueil et je devais m’en débarrasser.»

Puis est venu le temps de sa résurrection. Et presque trente ans plus tard, en 2012, c’est en tant que propriétaire de 520 magasins valant alors trois milliards de dollars - autant que Patagonia aujourd’hui - que David Green assurait alors au magazine Forbes: «Dieu est le véritable propriétaire de mon entreprise, si vous avez quelque chose, si j’ai quelque chose, c’est que cela m’a été donné par Dieu.» Il était alors le plus grand donateur et bienfaiteur évangélique au monde, donnant la moitié de ses bénéfices avant impôts pour des ministères évangéliques, selon Forbes. Quand dans le même temps, Yvon Chouinard et Patagonia reversaient 10% de leurs bénéfices à des ONG se consacrant à la protection de l’environnement. En quarante ans, c’est finalement environ 500 millions de dollars qui ont été dirigés par la famille Green vers des œuvres chrétiennes.

Des salaires plus élevés

Aujourd’hui, David Green a cédé la place à son fils Steve. Mais la ligne directrice n’a pas changé: «Ce n’est pas notre entreprise, c’est l’entreprise de Dieu! Nous ne sommes que des intendants de ce que Dieu nous a confiés», affirmait-il lors d’une conférence rassemblant des entrepreneurs le 6 octobre dernier. Du côté des magasins, la couleur est affichée clairement sur la porte d’entrée: «Fermé le dimanche pour permettre aux employés de consacrer du temps à la famille et au culte.» L’attention aux employés se voit également sur la fiche de salaire, alors que le salaire minimum aux Etats-Unis commence à 11, 5 dollars de l’heure, chez Hobby Lobby, les employés à temps plein sont payés 18, 5 dollars de l’heure.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Novembre 2022

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