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La mission est-elle un obstacle à la paix ?

La question revient fréquemment sur le tapis. Mais de quelle paix parle-t-on ? Doit-on préférer la paix éternelle avec Dieu en Jésus à la paix confessionnelle ?
Joël Reymond

Les Huaoranis étaient un groupe ethnique avec un des taux de mortalité violente les plus élevés du globe. Le cycle du sang et de la vengeance était bien ancré dans cette société, jusqu’à leur premier contact avec des missionnaires qui ont payé de leur vie leur témoignage à ces Indiens d’Équateur. L’épisode, célèbre, a déjà fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques, la dernière ce printemps.
En une génération, cette société autarcique touchée par l’Évangile a été pacifiée.D’un autre côté, le réveil de l’islam auquel on assiste depuis une dizaine d’années ne cesse d’interroger les spécialistes. Une des théories qui circulent dans le milieu missionnaire revient à voir dans les progrès de la mission chrétienne en terre d’islam la cause de ce réveil, qui tiendrait en fait du chant du cygne, d’un sursaut désespéré d’un empire en train de se lézarder. Si on s’en réfère à cet exemple, la mission chrétienne a bouleversé le statu quo et été fauteur de conflit.
–CREDIT–
La mission a mauvaise presse
De plus en plus de voix s’élèvent aujourd’hui pour demander la restriction voire l’interdiction de la mission pour sauvegarder la paix religieuse. En Asie du Sud-Est, les lois anticonversion font l’objet d’un débat intense. En prévision de la visite du Pape en Turquie, le ministre des cultes Ali Bardakoglu a déclaré que la critique de l’islam «menaçait sérieusement la paix mondiale». En Occident, on demande que les religions tranquillisent leurs fidèles et s’accordent entre elles, au moyen de pactes de non-agression, de compréhension mutuelle voire d’un consensus dogmatique minimal. Mais cette approche se heurte à une forte réticence chez beaucoup de croyants très pratiquants. En particulier, nombre de musulmans pieux préfèrent le rapport avec des chrétiens engagés et tranchés. Pour beaucoup d’évangéliques, le dialogue interreligieux comme il est souvent compris n’échappe pas à ses tendances naturelles au relativisme théologique et à l’oecuménisme babylonien.Et le problème se pose de manière très différente selon la définition qu’on donne de la paix. L’horizon de la mission chrétienne est la paix universelle. Un musulman adhérera à cette vision, mais dans son sens islamique: lorsque l’islam aura étendu son empire sur le monde. Quant à la paix du Christ, elle passe par la Croix et le retour du Prince de la Paix. «La guerre ne vient en aucun cas de lui ni de ses disciples s’ils lui sont fidèles», prévient le pasteur et évangéliste Jean-Pierre Besse, «c’est-à-dire n’agissent jamais par violence et contrainte, ruse ou fraude. Ils doivent invoquer la paix partout où ils entrent. Ils sont des agneaux au milieu des loups.»

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