«Touche pas à mon code civil», «Un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant!». Brancards et bannières à la main, trois cortèges distincts ont convergé vers le Champ de Mars. Sur le pavé, des slogans comme «François, ta loi, on n’en veut pas!» ont échauffé la foule composée d’élus, d’étudiants, de couples ainsi que de familles avec leurs enfants, bravant la pluie et le froid jusqu’en soirée. Une véritable marée humaine pacifique et apolitique, venue des quatre coins de la France. Pari réussi. Si la préfecture de police de Paris estimait à 340 000 le nombre des participants, les organisateurs revendiquant un chiffre avoisinant le million de personnes. Une démonstration de force, dont le collectif «La Manif pour tous», organisateur de l’événement, s’est félicité.
Cette manifestation est l’une des plus importantes sur un sujet sociétal depuis trente ans. Avec une mobilisation plus transversale que jamais, mais sans prosélytisme partisan. Même le CNEF, organisation faîtière des évangéliques en France, a appelé les siens à rejoindre le cortège.
Mais Matignon persiste et signe. Avant même que les derniers manifestants n’arrivent chez eux, le président et la majorité politique ont réaffirmé leur détermination à aller de l’avant.
Les évangéliques ne sont pas rompus à battre le pavé pour des questions politiques. Au contraire. Et pour nombre d’entre eux, leur participation constituait leur premier geste civique public. Qu’ont-ils pensé de cette expérience? Quatre d’entre eux témoignent.