Il était une fois…
Au siècle passé, le pasteur dissident roumain Richard Wurmbrand a passé au total treize ans dans les geôles du dictateur Ceaucescu.
Il a retrouvé la liberté en 1964 mais n’a jamais oublié ce qu’il a appelé un «tableau céleste» auquel il a assisté en prison.
Richard Wurmbrand souffre terriblement de tuberculose et de diabète. Il est détenu dans une cellule réservée aux mourants. Allongé, il a à sa droite un autre pasteur roumain, Iscu. Celui-ci est à l’agonie: il a été torturé et frappé à mort. «Il était physiquement sur la terre, mais en esprit il était déjà au ciel», témoignera plus tard le pasteur Wurmbrand.
A sa gauche, un autre détenu est en train d’expirer, c’est l’homme qui a torturé Iscu. Ses camarades communistes l’ont arrêté et lui ont aussi fait subir de terribles châtiments. Durant la nuit, il est agité à cause de ses crimes passés. Ne pouvant ni dormir ni mourir, il réclame une prière. Alors le pasteur Iscu appelle deux autres prisonniers, s’appuie sur eux pour atteindre la couche de son bourreau et lui caresse la tête. Bouleversé par ce geste d’amour, le pasteur Wurmbrand, spectateur de la scène, se souviendra des mots du pasteur Iscu: «Je vous ai pardonné de tout mon cœur, je vous aime. Si moi, pécheur, je puis vous aimer et vous pardonner, Jésus le fils de Dieu, le peut encore davantage, lui, l’amour incarné. Allez vers lui, il vous attend patiemment. Il désire aussi vous pardonner, vous qui cherchez le pardon. Il faut simplement que vous vous repentiez.»
Après la confession du tortionnaire, les deux hommes prient et s’embrassent. Peu avant que tous deux ne meurent, cette même nuit, un 24 décembre.
Michel Beghin
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui décembre 2017
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