Donald Trump a tenu les promesses faites aux évangéliques
Le soutien des évangéliques à Donald Trump, qui risque d’être moins net qu’en 2016 mais tout aussi majoritaire, est le fruit d’un accord sur un certain nombre de promesses tenues par le président de la première puissance mondiale. «Les évangéliques ont fermé les yeux sur son manque de religiosité et son comportement peu conforme à l’éthique évangélique», indique Mokhtar Ben Barka, professeur de civilisation américaine à l’université de Valenciennes et auteur de plusieurs ouvrage sur les évangéliques américains.
Ni Ronald Reagan ni George W. Bush n’avaient satisfaits les évangéliques
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«Paradoxalement, il est jusqu’à présent le seul président dont les évangéliques ont été satisfaits en fin de mandat.» Ronald Reagan avant lui, mais aussi plus récemment George W. Bush avaient déçu, ce dernier ayant notamment refusé d’inscrire l’interdiction du mariage homosexuel dans la Constitution. «Donald Trump a nommé deux juges conservateurs à la Cour suprême: l’épiscopalien Neil Gorsuch et le catholique Brett Kavanaugh (photo), ainsi que plus de 80 juges fédéraux conservateurs à des niveaux inférieurs. Il a déplacé le siège de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, décision certes déjà prise par le Congrès en 1994 mais sans cesse repoussée. C’est un acte fort qui va dans le sens des évangéliques», explique le professeur.
Si certains restent insatisfaits, la tentation du vote démocrate sera néanmoins limitée, avance-t-il. «Moins de 25% d’entre eux devraient voter pour Joe Biden, dont parmi eux les 10 à 15% d’évangéliques de gauche ou “libéraux” et des conservateurs déçus du président», poursuit Mokhtar Ben Barka. Le spécialiste note toutefois un décalage entre les élites conservatrices – très majoritairement acquises au candidat des républicains – et la base, en partie moins politisée, déçue et/ou tentée par l’abstention. «Mais les dirigeants savent mobiliser leurs ouailles. C’est un atout majeur pour le candidat Donald Trump.»