Calvin à s’en tordre de rire
«Ne t’échauffe pas, Michel, ne t’échauffe pas !». «Comment ? !», répond Michel Servet à Calvin, en lui brandissant un extincteur au visage. Ce théologien et médecin, brûlé vif sur ordre du Grand Conseil de Genève en 1553, se retrouve au 21e siècle, dans un café au Ciel avec Calvin. Il lui reproche d’être responsable de sa mort et s’ensuit une discussion enflammée… pardon, vigoureuse. C’est vrai, Servet n’aime pas les allusions au feu, fatigué des railleries qu’il essuie à ce sujet.
Pour les 500 ans de la naissance de Jean Calvin, la Compagnie de la Marelle a concocté Les fourberies de Calvin. Le titre fait bien sûr référence à Molière. La pièce a été écrite par cinq auteurs mandatés pour l’occasion. Pasteurs ou humoristes, Étienne Rochat-Amaudruz, Jacques-Étienne Depierraz, Bernard Gobalet, Daniel Rausis et Lova
Golovtchiner ont composé plus d’une douzaine de sketches autour du célèbre réformateur. Trame de base : Calvin remue ciel et terre parce que c’est son 500e. Ses compagnons célestes décident de l’envoyer sur terre découvrir ce qu’il reste de son héritage. S’ensuit un peu plus d’une heure d’une pièce pleine d’humour avec une jolie dose d’impertinence. Du thérapeute calviniste (si, si) au jeune catéchumène «yo» que Calvin doit enseigner, la diversité est de mise. Quatre acteurs enfilent les différents costumes tout au long du spectacle (André Cortessis, Yves Jenny, Pascal Parizot et Philippe Thonney) et n’hésitent pas à également pousser la chansonnette.
«On pouvait ou sauver Calvin ou le caricaturer. Mais on a choisi une autre voie, celle de montrer que les protestants sont capables de rire d’eux-mêmes, de leur histoire, leurs figures et de ce qu’on en a fait», explique Jean Chollet, metteur en scène. «Cette pièce n’a pas de prétention dramatique ou théologique, le tout est de passer un moment agréable !»
La Compagnie a plus d’une centaine de dates prévues tout au long de l’année 2009. Elle commence sa tournée en France le 4 mars puis sera en Suisse en automne, notamment à Zurich le 1er novembre, pour la fête de la Réformation.
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mars 2009
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