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Une question de temps

Dans son édito, Christian Willi aborde la question de l'espérance: les chrétiens ont-ils donc l'exclusivité de cette vertu?
Christian Willi

C’est l’histoire d’un animiste et d’un hindou qui découvrent la foi chrétienne. La bonne nouvelle de la mort du Christ pour ses péchés et la promesse de la vie éternelle, convainc l’animiste d’embrasser la foi chrétienne. Cette perspective le réconcilie avec l’idée de la mort. Il n’empêche, sa conversion ne le pousse pas à espérer une meilleure condition économique pour son quotidien. «La faute aux esprits des ancêtres qui gardent une parcelle de pouvoir sur la vie des générations suivantes», explique le missiologue Darrow Miller.
L’hindou a lui aussi accueilli le message de l’Evangile. Exit la crainte de ne pas savoir dans quel être il serait réincarné après sa mort. Après sa mort, le paradis l’attend: quelle belle espérance! Pourtant, pétri de l’idée selon laquelle l’ampleur des sacrifices consentis dans la vie présente détermine la qualité de la suivante, l’idée d’espérer un changement pour sa vie présente ne l’effleure pas. Il continue d’accepter les inconvénients liés à la caste des dalits qui l’a vu naître.
C’est justement d’espérance qu’il est question dans le dossier de cette édition, en écho au thème «Paris d’espérance», choisi pour Protestants en fête, l’important rassemblement du protestantisme français qui a lieu à Paris fin septembre.
A l’instar de l’animisme et de l’hindouisme, certaines cultures tendent à empêcher certains à vivre ici et maintenant pleinement les effets transformateurs de l’espérance chrétienne. A l’inverse, le progrès technique et la culture du «tout-tout-de-suite» rendent l’idée d’une rédemption et d’une vie meilleure dans un au-delà toujours plus difficilement acceptable pour un Occident pourtant pétri de culture judéo-chrétienne millénaire.
Une enquête que nous avions menée sur des représentants de plus de 100 nationalités fin 2010, montrait que chaque culture était réceptive à l’espérance chrétienne. Les récits bibliques nous rappellent cependant que l’espérance doit être cultivée. Car il existe une tension permanente entre les promesses pour l’au-delà, celles pour la vie présente. Cela a été vrai pour les Hébreux esclaves en Egypte, pour les disciples «abandonnés» par le Messie. Et c’est vrai pour nous aussi aujourd’hui.

Christian Willi

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – octobre 2013

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