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Une pièce drôle et grave

Roland Giraud émouvant en prêtre qui doute dans «Bonté divine»
Céline Schmink

Un prêtre catholique, un rabbin, un imam et un bonze se retrouvent «malencontreusement» enfermés dans un presbytère, après une conférence interreligieuse risible et rythmée de formules de complaisance. A l’extérieur, chef étoilé, Riesling grand cru et poularde version classique, hallal et casher les attendent pour un festin qui n’aura peut-être jamais lieu.
–CREDIT–
Pied de nez aux mauvaises langues qui sonnaient, il y a quatre ans, le glas de sa carrière de comédien, Roland Giraud nous revient à l’affiche de Bonté Divine, une satire cocasse sur la foi moderne qui retrace brièvement les principes fondamentaux des quatre grandes religions. Réflexion comique abordant le problème du mal, la comédie, jouée jusqu’au 31 mai à la Gaîté-Montparnasse, offre au spectateur un moment de détente propice à un survol ou à un rappel instructif.
Durant une nuit mouvementée et forte en rebondissements, les protagonistes, caricaturés à l’extrême, aborderont, sous la pression d’une prise d’otages bien inattendue, différentes problématiques à l’instar du célibat des prêtres, de l’ordination controversée des femmes, du dénuement chrétien ou encore, beaucoup moins sérieusement, du «viagra des imams». Entre prières matérialistes, calculs de TVA à l’appui, blagues de rabbins, contes soufis et proverbes bouddhistes sans queue ni tête, c’est bien la question de l’espérance et de la fermeté de la foi qui est traitée ici avec humour et tendresse.
Au final, on retient de Bonté Divine l’histoire d’un homme découragé mais non brisé, dont la foi est ébranlée suite à la mort injuste d’une petite fille, homme qui ne désespère pas, cependant, de retrouver la foi naturelle qui l’animait jusque-là puisque «après tout, Dieu himself s’est incarné en Jésus-Christ».
Saluée et applaudie: la prestation grandiose de Roland Giraud, protestant dans la vraie vie, qui se risquait, une fois n’est pas coutume, au rôle d’un prêtre catholique perdant foi et raison.
Un spectacle qui, sous ses airs burlesques, tend à démontrer que personne n’est à l’abri de se distancier, un jour, de sa foi. Et Roland Giraud de conclure: «Même les religieux les plus convaincus se comportent parfois comme des athées». À voir et à méditer.
Céline Schmink

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – avril 2009

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