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Un évangéliste sur le fleuve Congo

En République démocratique du Congo (RDC), sur les eaux dangereuses du fleuve du même nom, des pasteurs et évangélistes annoncent la Bonne nouvelle de Jésus-Christ par bateau.
David Métreau

«Je travaille partout. Il y a des âmes perdues sur les baleinières qui n’ont même pas entendu la parole de Dieu», déclare M. Ebeke, un prédicateur de trente-quatre ans, interviewé dans un reportage consacré aux évangélistes sur bateau du New York Times paru le 1er février. Par baleinières il ne faut pas s’imaginer ces navires traquant les cétacés et étant eux-mêmes traqués par des ONG comme Sea Shepherd. Non, il s’agit d’embarcations rustiques en bois à fond plat de quinze à trente mètres de long qui naviguent sur le fleuve Congo, second fleuve après l’Amazone en termes de débit.

Les «fidèles du fleuve»

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L’évangélisation semble en quelque sorte «plus urgente sur le fleuve», déclare le pasteur M. Ebeke. En effet, les périples sont dangereux et si voyager la nuit est théoriquement interdit, dans les faits, cette mesure de sécurité est rarement appliquée. Les gilets de sauvetage eux aussi théoriquement obligatoires sont rarement portés. De nombreux accidents se produisent. Ainsi en février dernier, au moins seize personnes sont mortes après le chavirement d’un bateau; au moins neuf morts dans un autre naufrage étaient à déplorer le mois précédent. En janvier de cette année, plusieurs dizaines de personnes ont disparu sans qu’un comptage précis n’ait été effectué, rapporte la presse locale.

En raison des risques, les voyageurs ont tendance à être religieux et à se joindre à ses prières, assure le pasteur Ebeke. Les fidèles du fleuve ne sont en revanche pas exactement des paroissiens modèles, ajoute-t-il. «Ce n’est pas comme une Eglise où les gens vous écoutent. Ici les gens boivent et dérangent les autres passagers.»
Dans une grande partie de la RDC, la vie est basée autour du fleuve Congo qui sert d’autoroute naturelle autant pour le commerce que pour l’évangélisation. Des pasteurs voyagent ainsi le long du vaste arc du fleuve, qui s’étend au nord-est de Kinshasa, la capitale, et remonte à travers une forêt tropicale dense avant de se pencher à nouveau vers le sud dans l’est du pays.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Mars 2022

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