Suivre le Christ les yeux levés
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C’est une drôle de ville que ma ville ! J’ai pris la rue de Paris et je ne suis pas arrivé à Paris. Il faut dire que j’habite à 800 km de la capitale et que la rue de Paris ne fait que 900 m ! J’ai pris la rue d’Angoulême, et je ne suis jamais arrivé à Angoulême. J’ai pris la rue de Strasbourg et je ne me suis pas beaucoup rapproché de l’Est. J’ai pris la rue de Lille et j’ai perdu le Nord. La rue d’Orléans et celle de Poitiers ne m’ont pas fait toucher ces destinations annoncées! Étrange! J’ai alors pris la rue de l’Égalité et je suis arrivé… au cimetière! Tiens, me suis-je dis, voilà une rue qui tient ses promesses! Cette rue mène à la dernière demeure, la plus incontournable et la mieux partagée de tous.
–CREDIT–
Sauf que, en tant que chrétien, le cimetière n’est pas vraiment ma dernière demeure légitime et ce n’est pas ma destination finale. Juste une étape, une halte, une mi-temps entre le temps terrestre et l’éternel céleste. Ma destinée, plus que ma destination, a changé le jour où j’ai découvert que ma course menait à une impasse.
C’est ainsi qu’à la croisée des chemins, lorsqu’il faut vérifier le plan et connaître celui de sa vie, on découvre que l’on s’est peut-être engagé dans une voie sans issue. Il faut alors oser faire des choix et discerner quelle route prendre et ne pas se laisser entraîner dans des ruelles sordides, des chemins buissonniers ou même des avenues de séduction. Parce que la vie n’est pas la route que l’on prend, mais le rendez-vous fixé au bout de cette route.
C’est une grossière erreur de penser que notre vie se construit seulement en marche, en inventant, en défrichant son sentier et en pavant sa piste des meilleures intentions : la vie, c’est le but que l’on s’est donné et qui est encore là-bas, à l’horizon.
C’est une autre erreur de penser que l’important est de laisser une trace de son passage, comme s’il fallait focaliser l’attention de ceux qui nous suivent sur notre personne alors qu’il faut plutôt leur montrer la voie; non pas en regardant en bas, à hauteur de chaussures, mais en haut, à hauteur des étoiles. Sans doute avons-nous à marcher dans les traces du Christ, mais en levant les yeux pour saisir l’immensité de l’horizon qui n’est que le commencement de la gloire de Dieu. Ce ne sont pas nos traces qui importent, car elles pourraient faire de nous des exemples à suivre et des vanités à nourrir.
Comment pourrais-je me perdre en route si Jésus est le chemin ? Comment pourrais-je rater ce passage si Jésus est la porte ? Et ce Jésus est venu sur nos routes pour chacun, pour tous, dans une égalité nouvelle et une fraternité réelle. Chacun est libre de suivre sa propre voie, mais sur la carte de Dieu, voici le chemin : marchez-y !
Hugues Not
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Novembre 2008
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