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Quelles réponses aux progrès de l’islam?

L’islam politique obtient chaque jour plus de concessions, surtout dans les anciens pays colonisateurs. Sur quel pied les chrétiens doivent-ils danser?
Paul Ohlott

Les progrès de l’islam politique attisent les passions aux quatre coins de l’Europe. Ce qui frappe d’emblée l’observateur attentif, c’est une impression de deux poids-deux mesures. D’un côté, autorités et médias déroulent le tapis rouge à leurs communautés musulmanes et de l’autre ils appliquent une laïcité inflexible aux Églises chrétiennes.
Face à ce vent d’islamophilie officielle, la voix des évangéliques peine à s’élever, en particulier au niveau des Églises. Bien sûr les Arabes convertis au christianisme, à l’instar d’un Saïd Oujibou, d’un Azédine Bentaïba, d’un Ismaël Sadok quand il était encore là et tant d’autres avec eux, ne cessent de réveiller les troupes, tout en témoignant eux-mêmes du Christ auprès des musulmans.
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Évangéliques apeurés
Mais comment expliquer ce silence de la part des instances officielles? Les évangéliques sont-ils réellement conscients des enjeux ? Dany Hameau, le président de la Fédération Evangélique de France (FEF), analyse que «l’expression radicale de l’islam fait peur à tout le monde, croyants ou non. Si le “péril’’ islamique n’est pas nouveau, son extension au niveau international est difficile à cerner et à contrer». En outre, il rajoute : «Les évangéliques sont tolérants et n’ont pas pour coutume de lancer des fatwas contre ce qui n’est pas de leur bord». S’agit-il uniquement de tolérance? Pour Azédine Bentaïba, missionnaire algérien et responsable d’Oasis Toulouse, le silence des évangéliques est le fruit d’une résignation. «On n’insiste pas et c’est un peu inquiétant. On accepte tout ce qui ne va pas. Il y a une tiédeur qui s’est installée. Il y a une peur évidente», dénote-t-il.
Le directeur de SIM France (Société Internationale Missionnaire), Alain Soudrain, s’insurge contre cet état de fait et ne mâche pas ses mots sur le sujet: «On n’a pas à avoir peur de l’islam! On doit affirmer haut et fort ce qu’on croit. Il n’y a pas lieu de stigmatiser nos amis musulmans, mais il ne faut pas non plus se laisser impressionner. L’islam développe des stratégies de déstabilisation envers les chrétiens et nous ne devons pas nous laisser faire». Dany Hameau renchérit: «Là où l’islam cherche à passer en force, il est non seulement légitime mais nécessaire de s’opposer». Et le président de la FEF n’est pas contre l’idée de manifester: «Une manifestation pacifique peut très bien rappeler notre point de vue au grand public.»
Cette proposition ne fait pas l’unanimité. Elle n’est pas une solution pour le pasteur Salim Bouali, un Algérien qui œuvre à Fréjus?: «Manifester? Pour revendiquer quoi si ce n’est d’aimer notre prochain? Qu’il y ait manifestation ou non, ce qui m’interpelle beaucoup, c’est que l’Église n’est pas suffisamment sur le terrain.»
Hansjörg Leutwyler, secrétaire général de l’Alliance Évangélique Suisse allemande trouve la retenue dans le débat public des Églises cohérent: «Elles recherchent le dialogue, également dans la perspective du partage de la foi. Pour certains musulmans qui viennent en Suisse, c’est peut-être l’occasion unique de se faire une autre image de la foi chrétienne que celle qu’ils se sont forgée au pays». Pas question pour elles de compromettre le potentiel de relations.

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