Portes Ouvertes sur la nouvelle génération
Le 28 septembre à Yverdon-les-Bains (Suisse) s’est tenue la journée annuelle de l’organisation chrétienne Portes Ouvertes Suisse. Fondée en 1955 par frère André, cette ONG prie, milite et agit en faveur des chrétiens persécutés du monde entier. L’événement s’attache au défi de fédérer des chrétiens de toutes générations afin de les sensibiliser à la situation de l’Eglise persécutée.
L’orateur de la première conférence de la journée était le pasteur Abraham (prénom d’emprunt), qui a exposé la situation des chrétiens du Bangladesh dans un contexte de bouleversements politiques. En effet, la révolution décuple les difficultés d’une situation qui était déjà critique. La seconde conférence a été animée par Amora (prénom d’emprunt), une jeune femme camerounaise qui œuvre pour les chrétiens persécutés d’Afrique centrale. Son travail permet de collecter des informations sur leur situation afin de leur offrir du soutien, mais aussi d’avertir sur les signes précurseurs de persécution, notamment dans un contexte de recrudescence d’attaques terroristes.
Entre les deux conférences, il était possible de participer à l’un des trois ateliers disponibles: l’occasion d’échanger avec les intervenants lors de deux tables rondes, ou de prier pour la situation des chrétiens en Afrique subsaharienne.
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Une génération fidèle
Si la salle était comble, on ne pouvait s’empêcher de remarquer que les «têtes blanches» formaient la majorité des participants. «Il y a une raison historique à cela», partage Philippe Fonjallaz, directeur de Portes Ouvertes depuis 2017: «Cela tient au fait que les personnes ont “vieilli avec le ministère”: c’est une génération très fidèle et engagée. Mais évidemment, on essaie d’attirer de nouvelles personnes.»
En ce sens, les organisateurs ont pensé aux familles: à côté de la garderie, proposée depuis quelques années déjà, la Ligue pour la Lecture de la Bible a apporté son soutien avec «Construire la Bible» (une animation qui consiste à illustrer des histoires bibliques en briques LEGO®). «Au travers des activités pour les enfants, on essaie de motiver les familles et de leur faire comprendre que leurs enfants seront encouragés», poursuit-il.
«Allumer une étincelle»
La journée a été ponctuée par des chants du groupe de louange «WorshipNOIZ», dont le répertoire mélange louange contemporaine et compositions inédites. La présence d’un groupe de louange dans l’après-midi a servi de fil rouge avec une soirée qui avait pour but de mobiliser les jeunes générations, comme l’explique Philippe Fonjallaz: «Avec la soirée, on essaie de toucher un public qui ne viendrait pas l’après-midi. On essaie de créer un premier lien avec ces jeunes au travers d’un temps de louange important, mais aussi d’un témoignage percutant, qui parle à la fois de l’Eglise persécutée tout en parlant d’eux.»
L’intervenant de la soirée était l’évangéliste John Ghanim. Ce jeune Yéménite, converti lors d’un séjour en Grèce en 2018, n’a jamais pu retourner dans son pays d’origine, qui a émis une fatwa (mandat d’arrêt) à son encontre. Son ministère se déploie surtout sur les réseaux sociaux; des vidéos réalisées par des musulmans en opposition à son témoignage l’ont exposé à une audience d’une ampleur inespérée: «Si la plupart des commentaires sont des messages de haine, il y a un petit nombre de gens qui sont intéressés.»
Le succès de la soirée a de quoi encourager. Philippe Fonjallaz insiste que c’est dans le renouvellement de l’engagement que réside l’avenir de Portes Ouvertes: «Le défi de la mobilisation de la nouvelle génération est un défi commun aux missions chrétiennes. On ne cherche pas un engagement immédiat, mais on veut allumer une étincelle. On souhaite qu’ils repartent avec une interpellation sur ce qu’est le corps du Christ: “Ce n’est pas juste moi ou ma communauté: il y a quelque chose de plus grand”.»
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Novembre 2024
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