Pensée forte
L’affaire Mila cristallise la polarisation du débat public sur la question de la laïcité en France. Ce n’est pas la divinité ou la religion en tant que telles qui sont protégées mais le sentiment religieux. Avec l’hétérogénéisation des valeurs au sein des sociétés occidentales, il devient de plus en plus difficile pour les tribunaux de prendre des décisions qui assurent une harmonie sociale générale. Le juge doit attendre la réception d’un acte ou d’un propos par le corps social, pour ensuite évaluer la portée et l’ampleur de l’atteinte portée à la paix sociale. Les droits de l’homme ne peuvent pas apporter de réponse satisfaisante à la question du blasphème puisque sont en jeu deux droits essentiels à toute société démocratique. La frontière entre liberté d’expression et délit de blasphème est une ligne sinueuse et évolutive.
David Zandirad, doctorant et spécialiste de la liberté religieuse, Hautes fréquences, 2 février, sur la RTS
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui mars 2020
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