Meyrin, ville œcuménique par excellence
La ville de Meyrin, dans la banlieue de Genève, se distingue par une tradition de cultes œcuméniques associant les évangéliques depuis 1987. Des célébrations communes rassemblent entre 400 et 500 paroissiens des trois Eglises aux Rameaux et à Noël. D’autres activités communes sont organisées: une retraite de travail tous les deux ans et une lectio divina mensuelle.
Mais ce qui singularise cet élan de collaboration, c’est l’important travail de réflexion théologique commun, avec quatre rencontres par an jusqu’en 2005. Avec à la clé, des documents adoptés par les conseils de paroisse respectifs. Ainsi, le baptême d’adultes et le rebaptême évangélique sont reconnus par les pairs catholiques et réformés. Et le baptême des enfants, tel qu’il est vécu par les autres confessions, est reconnu par les évangéliques, indique Jean-Jacques Meylan, ancien pasteur de l’Eglise évangélique FREE de Meyrin. Le même travail a précédé une hospitalité eucharistique.
Les trois Eglises sont clairement allées plus loin que les accords œcuméniques trouvés par leur hiérarchie. Certes, les prêtres ont été sermonnés par l’évêque, «mais plus pour la forme que pour empêcher cette communion fraternelle», selon le pasteur évangélique. L’arrêt du groupe de travail après 2005 serait dû à des dissensions dans la paroisse catholique, pas forcément en lien avec l’élan œcuménique.
Chaque Eglise s’est laissée enrichir par l’apport des autres confessions. «Les réformés se sont mis à prendre la Cène plus fréquemment et les catholiques ont atténué de façon significative le culte marial». Jean-Jacques Meylan se souvient encore d’un discours de la maire, qui avait salué la collaboration des Eglises, «un exemple pour les autorités politiques».
Christian Willi
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juin 2013
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