Quelle réponse à la crise des vocations?
On en entend parler partout: c’est la crise des vocations. Si contrairement à d’autres confessions chrétiennes la baisse de fréquentation des lieux de culte ne représente pas un problème pour les évangéliques, ce qu’on appelle communément «la pénurie» de pasteurs se fait bel et bien ressentir. Rien qu’en France, il faudrait mobiliser plus de mille pasteurs dans les dix ans à venir pour pallier le manque, et ce sans compter ceux qui seront à la retraite d’ici-là. «La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers…», lisait-on quelque part.
Dans le Christianisme Aujourd’hui d’octobre 2023, plusieurs acteurs des milieux d’Eglises et de formation en théologie s’interrogeaient déjà sur les causes de cette crise. Outre le haut taux d’épuisement parmi les pasteurs, l’un des nœuds du problème résidait surtout dans l’analyse d’une évolution. Le pasteur homme-orchestre n’a plus la cote en 2024. Certaines Eglises fonctionnent encore avec une structure pyramidale dont il est à la tête, mais force est de constater qu’un nombre croissant de communautés optent pour des gouvernances partagées, des équipes ministérielles et des responsabilités réparties selon les dons et vocations de chacun. La moisson est grande et les ouvriers sont donc… spécialisés?
A son niveau, ce dossier se veut lui aussi comme participant à la recherche de solutions face à la crise. Si le mois passé, c’est un historique bien vivant des évangéliques et des réflexions sur leur avenir qui occupaient ces pages, cette fois-ci, nous vous proposons un dossier pratique. Parce que les solutions face à la crise des vocations doivent d’abord être pratiques, abordables et accessibles.
Un espace important est donc accordé à notre annuel «annuaire» chaque fois mis à jour des adresses de formation – les possibilités ne manquent pas, pour tous les goûts et toutes les couleurs – ainsi qu’à la parole de ceux qui se forment en théologie, en études bibliques, au ministère ou à la mission. Les ouvriers de la relève spécifiquement pastorale, c’est d’eux qu’il s’agit. Comment envisagent-ils leurs perspectives ministérielles? Qu’est-ce qui les a encouragés à se lancer – et pourrait ainsi interpeller d’autres? Finalement et pour garder un ton des plus pratiques, la plume est donnée à un pasteur sur le terrain. Bien que loin d’être exhaustif, ce dossier peut aussi se lire comme une suite de celui du mois passé, sur les cinquante ans du Mouvement de Lausanne. Car c’est bien de l’avenir et de la santé de nos communautés évangéliques qu’il est question.