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Médecin, lanceur d’alerte et figure christique

Li Wenliang
© DR
Accusé de propager des rumeurs et muselé par les autorités, Li Wenliang est devenu un symbole de la liberté d’expression en Chine, où toute information est contrôlée par le régime.
David Métreau

Le Peuple chinois a été partagé entre la colère et la tristesse à l’annonce de la mort du docteur Li Wenliang le 7 février. Cet ophtalmologue de trente-quatre ans est l’un des premiers à avoir alerté, dès fin décembre, sur la dangerosité du coronavirus/Covid-19 avant que l’épidémie ne soit officiellement reconnue. Il est décédé dans un des hôpitaux de Wuhan de la maladie qu’il avait découverte.

Accusé de propager des rumeurs et muselé par les autorités, il est devenu un symbole de la liberté d’expression en Chine, où toute information est contrôlée par le régime. «La vérité est plus forte que la justice», a-t-il publié sur les réseaux sociaux peu de temps avant de mourir, révélant l’affaire et appelant les autorités de son pays à «davantage de franchise et de transparence».

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Comment ne pas faire le parallèle avec Jésus, qui, à peu près au même âge, a lui aussi subi la plus grande des injustices pour sauver le plus grand nombre? Pour le Christ, la vérité demeure plus importante et plus forte que la justice des hommes. Et il encourage ses disciples à l’imiter. La mort de Li Wenliang, parmi les milliers de victimes de la pneumonie de Wuhan, est celle qui fragilise le plus l’Etat chinois. Dans les rues des mégapoles, les passants osent, fait inhabituel, critiquer leur gouvernement sur la gestion de cette épidémie. La vérité éclate, comme celle de l’Evangile après la mort et la résurrection de Jésus il y a deux mille ans.

Les Eglises aussi censurées

Ce n’est pas uniquement dans le domaine de la santé que les autorités chinoises censurent ce qui ne va pas dans leur sens. Depuis le 1er février, toute décision prise au sein des Eglises en Chine doit avoir l’aval du parti communiste. Ce dernier a désormais son mot à dire sur le choix des pasteurs ou le fonctionnement quotidien des Eglises, par exemple. Le parti communiste devient ainsi l’organe administratif des groupes religieux. Et la reconnaissance faciale, déjà utilisée pour traquer les malades du coronavirus, sert aussi à surveiller les chrétiens.

Persécutés, les chrétiens chinois savent très bien ce que veut dire «la vérité est plus forte que la justice». Nous qui jouissons de davantage de liberté pour la dire, chérissons cette vérité et proclamons-la, pendant que nous le pouvons encore.

David Métreau, rédacteur en chef

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui mars 2020

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