«En 2021, l’Inde doit être débarrassée des chrétiens et des musulmans.» Plusieurs idéologues et politiciens hindous ont fait part ouvertement de cet objectif, notamment lors de campagnes électorales. «Une nation, une langue, une religion», tel est leur crédo.
Les persécutions envers les chrétiens ne sont pas nouvelles. Mais si l’on en croit les dires de Jai Sunday, responsable de l’ONG Portes Ouvertes (PO) en Inde, elles se sont intensifiées envers les chrétiens depuis l’attentat contre un missionnaire australien et son fils en 1999. Et elles ont aujourd’hui atteint un niveau sans précédent. Des ONG sont privées de fonds internationaux, et ce malgré l’intervention auprès du gouvernement de New Dehli de John Kerry en personne. Une centaine de centres d’accueil d’une ONG ont perdu leur autorisation de poursuivre leur travail parmi les enfants défavorisés. D’autres Eglises, écoles ou associations présentes dans les villages les plus reculés se voient imposer des normes sécuritaires pour leurs locaux dignes des villes modernes, qui les empêchent de poursuivre leurs activités.
Dans ces régions rurales, des chrétiens sont exclus professionnellement, socialement, scolairement, les femmes violées ou les familles chassées des villages s’ils ne se soumettent pas à certains rites hindous. Pour Jai Sunday, les chrétiens sont des cibles faciles. Car contrairement aux musulmans, ils ne répondent pas à la violence par la violence. Ils se laissent battre, pour ainsi témoigner de l’amour du Christ.
Les chrétiens constituent pourtant 6 à 7% de la population. Et dans trois États, ils sont majoritaires. Mais pour le Jai Sunday, les hindous du Bharatiya Janata Party (BJP) sont déterminés. Le gouvernement y remplace juges et fonctionnaires en place par d’autres, acquis à la cause.
Alors que l’horizon se couvre, PO organise des formations de préparation à la persécution.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui novembre 2016

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