Le CNEF publie un réquisitoire contre la théologie de la prospérité
Le premier document publié par la commission théologique du CNEF est un réquisitoire contre la théologie de la prospérité. La version adressée aux fédérations d’Eglises pour consultation, et dont la rédaction a pu se procurer une copie, indique que «le seul mérite» de cette théologie est d’inviter les croyants à mettre en œuvre leur foi.
En citant des exemples d’enseignements distillés par des Kenneth Hagin, Benny Hinn, Kenneth Copeland, mais aussi par le francophone Patrick Fontaine, le document met le doigt sur plusieurs distorsions de cette théologie, en particulier sur la promesse sans réel fondement biblique de prospérité spirituelle, physique et matérielle.
Le document principal, d’une douzaine de pages, reproche aux adeptes de la prospérité une mauvaise interprétation des textes ou de tirer des propos du contexte. Que dire par exemple du texte de 3 Jean 1,2, «Que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme»? Le document explique le contexte culturel de l’époque: «Il s’agit d’une salutation conventionnelle, qui ne concerne pas spécifiquement la réussite financière.»
Le document reconnaît que les textes bibliques reviennent à plusieurs reprises sur l’idée de semer pour moissonner davantage. Mais pour les auteurs de cette déclaration, la notion de don est intimement liée à la gratuité de celui-ci. On sème sans espérer quelque chose en retour. A défaut, il s’agit d’un calcul, d’un investissement, étrangers au cadre des promesses divines.
Christian Willi
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – avril 2012
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