L’affaire Lambert révèle les limites humaines
L’affaire Vincent Lambert a alimenté bien des débats. Mais alors qu’en France des milliers d’autres patients sont dans ce même état pauci-relationnel, pourquoi est-il si difficile de trancher dans le cas de cet infirmier de quarante-trois ans? Puisque personne n’est en mesure de savoir ce qu’il ressent, la sagesse ne pousserait-elle pas à appliquer le fameux principe de précaution? Choisir pour lui, n’est-ce pas franchir les limites de notre humanité?
«Si la décision est difficile, c’est que d’une part on ne peut demander son avis à Vincent Lambert, qui bien que dépendant, n’est pas en fin de vie: il est autonome du point de vue respiratoire», analyse Luc Olekhnovitch. «Et que d’autre part, il y a un conflit familial alors que dans la plupart des cas similaires, familles et médecins arrivent à un consensus», poursuit le président de la commission d’éthique protestante évangélique.
Pour Frank Meyer, président du CPDH, c’est une grave erreur d’utiliser la situation de Vincent Lambert comme prétexte pour débattre des questions de fin de vie, puisqu’il ne l’est pas: «Ce que révèle “l’affaire Lambert”, c’est le regard sociétal sur le handicap, les ingérences médiatico-politiques et les tensions intrafamiliales. Sinon comment comprendre que Vincent Lambert n’ait pas déjà été transféré dans un service médicalisé qui s’est proposé de l’accueillir? Il est l’otage inconscient d’une société qui se déchire.»
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