La bonté de Dieu est-elle valable au coeur de l’épreuve ?
En tant que chrétiens, nous reconnaissons le prix que Jésus a payé pour notre salut. Nous observons les bienfaits de Dieu dans nos vies. Mais lorsque les vents sont contraires et les circonstances difficiles, nous pouvons aussi facilement douter de la bonté de Dieu. Comment éviter de tomber dans cet écueil?
Une certitude
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«Dieu est bon, c’est un attribut de sa personne et cela s’applique à tout son être», affirme le pasteur Maxime Jaquillard. «Par exemple, quand Dieu le juste pratique la justice, il est également entièrement bon, en tout temps, quels que soient les événements.» Le pasteur FREE détaille que la bonté de Dieu est étroitement liée à d’autres caractéristiques de sa nature, comme l’amour, la miséricorde, la patience et la grâce.
Pour Maxime Jaquillard, trois actions importantes marquent la bonté de Dieu: la Création, la Croix et la promesse de la vie éternelle. Mais ce n’est pas tout. Dieu est aussi la source de toutes bonnes choses dans le monde, comme l’affirment les textes de Jac. 1,17 et Mat. 7,11.
Ceci dit, pourquoi remettons-nous la bonté de Dieu en doute? «C’est lié à une compréhension partielle de Dieu le Père, qui nous corrige aussi, dans son amour (Jn. 15)», estime le pasteur. Mais aussi à une influence culturelle: On conçoit Dieu comme bon si on prospère, si on est riche et en bonne santé. Dans cette vision des choses, Dieu sert nos aspirations.»
Même dans l’orage?
Charlotte, trente-trois ans, a eu un parcours tourmenté. Mais en regardant en arrière, ce qui la marque le plus, c’est que la bonté de Dieu «ne s’arrête jamais», même si elle n’en était pas toujours consciente.
Il y a quelques années, elle a perdu une personne très proche: «Le Seigneur a mis beaucoup de douceur dans ce deuil, notamment par une nouvelle révélation de son immense amour», partage-t-elle. En 2019, Charlotte a développé une maladie handicapante nécessitant un traitement et une longue convalescence: «Jésus m’a bénie en m’offrant le privilège de pouvoir me reposer aussi longtemps que j’en avais besoin, sans pression professionnelle ou financière.»
Missionnaire, Stéphane a lui aussi été bien éprouvé dans sa santé pendant plusieurs années.
Mais alors que cette épreuve aurait pu l’amener à douter de la bonté de Dieu, il a plutôt vu cette bonté » à l’œuvre: «Dieu m’a conduit à faire face à certaines blessures de mon enfance auxquelles je n’aurais jamais prêté attention si la maladie ne m’avait pas “arrêté”», confie ce père de famille. «Et j’ai pu constater la bonté de Dieu dans le fait qu’il a pris soin de tout, jusque dans les détails. Des personnes se sont occupées de mes affaires professionnelles et d’autres sont venues nous aider à la maison et pour des trajets.»
Au-delà de nos forces
Dans Quand la vie n’est pas un long fleuve tranquille (éd. Ourania) (voir recension en page 45), Lysa Terkeurst relate s’être sentie éprouvée au-delà de ses forces lorsque le diagnostic de cancer est tombé, alors qu’elle avait déjà subi la trahison de son mari et qu’un autre problème de santé avait failli l’emporter. «Je me disais que jamais la vie ne s’améliorerait, que la souffrance serait désormais ma nouvelle normalité. Et cela m’obnubilait», écrit-elle.
En proie à la panique, elle a réalisé que sa façon de voir les choses devait changer. «Que savais-je avant tout? Que Dieu est bon! Je ne connaissais pas les détails de son plan bienveillant mais je pouvais m’appuyer sur sa bonté pour commencer à changer de perspective.» Elle développe que là où nous, nous voyons des souffrances et des brisements inutiles, «Dieu lui voit que de ces brisements jaillissent exactement les “morceaux” qui sont nécessaires pour venir compléter son œuvre (de divin potier) en nous.» Ce nouveau regard sur la situation a libéré Lysa Terkeurst du sentiment de devoir s’en sortir seule: elle a pu abandonner ce poids entre les mains de Dieu.
Voir avec ses yeux
Mais comment prendre de la hauteur et voir la situation comme Dieu la voit? Stéphane répond que c’est en apprenant à le connaître, à travers des temps d’adoration, de lecture de la Bible et de prière. Face à l’épreuve, il s’évertue à garder confiance en Dieu «sachant qu’il doit avoir un plan pour me faire grandir». En outre, le missionnaire essaie de discerner si Dieu cherche à lui enseigner quelque chose ou si c’est une attaque venant de l’ennemi.
Et Charlotte de conclure en confiant qu’elle doute encore parfois de la bonté de Dieu: «C’est comme passer sur des passerelles successives au-dessus du doute.»
Je pensais que la souffrance serait ma nouvelle normalité