Evangéliques : «Fiers d’avoir un pape de papier»
Dans son discours inaugural, le théologien, missiologue et anthropologue Thomas Schirrmacher (à droite), soixante ans, a souligné la diversité «ethnique, linguistique et culturelle» des membres de l’Alliance évangélique mondiale (AEM), une institution fondée en 1846. «Nous avons des Eglises au Brésil dans la forêt tropicale où des chrétiens adorent Dieu, dix mètres au-dessus du sol dans de hauts arbres, et nous avons des Eglises au 20e étage de gratte-ciels en Malaisie», déclare ce descendant de huguenots français par son père. Thomas Schirrmacher a officiellement été désigné successeur d’Efraïm Tendero (à gauche) à la tête de l’AEM le 27 février dernier à Bonn, en Allemagne.
L’ADN du christianisme
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Emerveillé par «l’amour de Dieu pour la diversité», le théologien allemand est revenu sur les caractéristiques propres aux évangéliques. Pour lui, «être évangélique, c’est être enthousiaste pour l’ADN du christianisme».
Il cite un exemple: «Nous croyons à la résurrection de Jésus et nous croyons à la Pentecôte où le Saint-Esprit a rempli les croyants, les membres de l’Eglise. Mais si quelqu’un remet en question l’historicité de cet événement et dit “cela ne s’est pas produit” ou “nous n’avons pas besoin que cette histoire soit réellement arrivée”, nous (en tant qu’évangéliques), nous défendons l’historicité de notre foi.»
L’autorité de la Bible
Les évangéliques considèrent la Bible comme la «confession de l’Eglise» qui se tient au-dessus de tout et de tout le monde, décrit Thomas Schirrmacher. «Quelques personnes pourraient se moquer de nous et dire que nous avons un “pape de papier”. Nous sommes fiers d’avoir un pape de papier, car ce pape de papier assure qu’aucun de nous, moi y compris, n’est au-dessus de la Parole de Dieu: Le seul qui est au-dessus, c’est Jésus, lui-même, qui est le centre de la Sainte Ecriture, et le Saint-Esprit, qui est l’auteur de la Sainte Ecriture – du moins selon notre compréhension.» Ce principe fondateur permet donc selon lui à une diversité de traditions – du calvinisme réformé au pentecôtisme et aux mouvements charismatiques – de s’unir en un seul mouvement.
Des causes à cœur
«Nous devons souvent nous rappeler en tant qu’Eglises évangéliques que nous devons mettre le témoignage de l’Evangile au centre», exhorte le responsable évangélique, converti depuis l’âge DE six ans. Acteur du dialogue interconfessionnel et interreligieux – notamment quand il s’agit de plaider la cause des chrétiens persécutés – Thomas Schirrmacher met en lumière une autre caractéristique du mouvement évangélique: la défense de la liberté religieuse. De plus, plaidant pour la liberté de conscience, Thomas Schirrmacher rappelle que Dieu «veut notre confiance, notre cœur et notre amour: l’amour est quelque chose qui ne peut être forcé.»
Ce n’est que par la prière de millions de personnes dans le monde qu’il pourra assumer son rôle et diriger l’AEM dans le futur, déclare Thomas Schirrmacher en guise de conclusion.
