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Faut-il annuler Noël?

Image du dessin animé de 1966 : Comment le Grinch a volé Noël !
© MGM Television
L'édito de la rédaction. Face à la pandémie, il faut «annuler Noël», préconisait un médecin début novembre sur un plateau télévision. Les autres années, ces propos n’auraient pu être tenus que dans la bouche d’un méchant de téléfilm.
David Métreau

Face à la pandémie, il faut «annuler Noël», préconisait un médecin début novembre sur un plateau télévision. Les autres années, ces propos n’auraient pu être tenus que dans la bouche d’un méchant de téléfilm de début d’après-midi de décembre. Ou dans celle du Grinch, croque-mitaine à poils verts, incarné en 2000 par Jim Carrey. Fin septembre, Esther Duflo et son mari Abhijit Banerjee, co-lauréats du prix dit Nobel d’économie en 2019 proposaient une solution pour permettre de «sauver Noël». Ils suggéraient un confinement pendant la période de censé permettre ensuite les rassemblements familiaux autour de cette fête ô combien importante dans nos pays, et pas uniquement pour les chrétiens.

L’idée, pas si saugrenue, avait largement été raillée avant que la réalité du virus ne rattrape les moqueurs. La pandémie est bien présente. Partout en Europe, les gouvernements durcissent les mesures pour faire face à cette deuxième vague dont la durée dépasse largement le temps de l’Avent.

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Maladresse ou provocation ?

Il faut annuler Noël. Cette simple phrase est elle-même une maladresse ou une provocation, même si l’idée principale est comprise. Elle interroge sur une société pour qui le spirituel et les liens sociaux et familiaux doivent s’effacer pour des questions sanitaires. La foi et son expression n’y sont pas des «produits de première nécessité».

Pour au moins trois raisons, cette annulation est une mauvaise idée. Je vais les énumérer en terminant par la plus importante. Tout d’abord, qu’on le veuille ou non, Noël est une fête commerciale. De nombreuses filières font l’essentiel de leur chiffre d’affaires en cette fin d’année. Vous pourriez arguer que voilà de bien basses préoccupations. Noël c’est plus que ça!

Pourtant la dimension économique n’est pas à négliger, car elle a des répercussions qui ne sont pas que d’ordre pécuniaire. La deuxième raison est relationnelle. Encore plus dans ces temps difficiles, les familles ont besoin de se serrer les coudes (à défaut des mains). Les attentions portées aux amis et aux personnes seules réchauffent bien des cœurs.

La dernière raison, vous vous en doutiez j’espère, est qu’on ne peut pas annuler un fait historique qui est le vrai sens de Noël: la naissance de Jésus. Noël peut se vivre autrement mais certainement pas être négligé ou annulé

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui décembre 2020

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