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Evangéliques, traditionnelles et engagées

© Istockphoto
Les résultats de la première enquête sociologique menée sur la vie des familles protestantes évangéliques françaises ont été présentés le 27 novembre à Paris. Analyse.
David Métreau

«Les conclusions de l’étude ne sont pas vraiment une surprise, du moins pour ceux qui connaissent le milieu évangélique de l’intérieur.» Le 27 novembre dernier, les résultats de la première enquête sociologique å auprès des familles protestantes évangéliques françaises ont été présentés à Paris. «Non, les familles évangéliques ne sont pas des familles intégristes et sectaires qui veulent se couper du monde, mais ont des discours nuancés et équilibrés», commente Françoise Caron, présidente de la Fédération nationale des associations familiales protestantes (FNAFP), à l’origine de l’étude, en partenariat avec le Conseil national des évangéliques de France (CNEF).

La perte de liberté inquiète

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636 personnes ont répondu au sondage qui portait à la fois sur la composition des familles (mariage, nombre d’enfants, etc.), l’éducation, l’engagement dans la société et dans l’Eglise. Ainsi, selon l’étude, les familles évangéliques françaises sont très majoritairement attachées au modèle familial dit traditionnel, avec 80% de répondants mariés, 10% de célibataires et 7% de divorcés ou séparés et 2% de veuves ou veufs. Aucun ne s’est présenté comme étant «pacsé» ou «en concubinage ou en union libre». 91% des sondés disent avoir des contacts avec des Eglises protestantes ou évangéliques au moins une fois par semaine.

Plus de deux tiers des familles évangéliques se disent confiantes dans l’avenir de leurs enfants mais une large majorité se dit préoccupée quant au respect des libertés fondamentales. 78% s’inquiètent du respect de la liberté de conscience, de la liberté de culte (69%), de la liberté d’exprimer sa foi et ses valeurs (78%) ou de la liberté d’éducation (74%). «Ce qui semble être un paradoxe révèle la foi de ces familles qui certes sont préoccupées par ces changements de la société mais font confiance en Dieu pour leur avenir et celui de leurs enfants», décrit Françoise Caron.

Ils sont sel et lumière

Pour les intentions de vote, les sondés sont majoritaires penchés vers la droite (36%) et le centre (22%), suivis de l’écologie (9%), laissant des miettes pour la gauche, l’extrême gauche et l’extrême droite (respectivement 5%, 1% et 4%). En revanche, près d’un quart des évangéliques assurent n’avoir aucune préférence. Enfin, d’un point de vue éthique, les sondés sont largement défavorables à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules (86%), à l’euthanasie (88%) ou à l’évolution des lois favorables à l’avortement (92%).
Cette étude révèle en outre la force du bénévolat des protestants évangéliques. Ainsi, 63% des répondants sont engagés bénévolement dans des associations, à l’école, dans le quartier ou en politique.

«Ces chiffres montrent la vitalité et le dévouement des chrétiens évangéliques qui ont un niveau d’engagement au-dessus de la moyenne», révèle Françoise Caron. «C’est le point qui a le plus surpris les sociologues qui ont analysé cette étude. Cela montre que les chrétiens sont bien “sel et lumière” et n’hésitent pas à prendre leur rôle dans la société.» A noter enfin que la sureprésentation des salariés d’associations culturelle et cultuelle protestante et évangélique (18%) parmi les sondés tend à les rendre plus engagés et plus «conservateurs». L’étude pourrait être proposée tous les cinq ans. 

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Janvier 2022

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