Skip to content

Et si nous arrêtions le temps…

Découvrez notre édito pour le mois de février.
Bob Héritier

Ce samedi, Thierry, la cinquantaine active, nous raconte sa journée de la veille: arrivé très tôt par TGV à Lille, il loue une voiture et fonce à Bruxelles où ont lieu trois conférences; hop, il arrive juste à l’heure. Mais à la sortie, surprise! Plus de voiture! Elle est à la fourrière, le marché hebdomadaire qu’il ignorait ayant pris sa place. Contraint de héler un taxi pour atteindre le lieu de la deuxième réunion, il ne pourra récupérer sa voiture qu’à l’issue de cette dernière… et de là, se diriger à la dernière conférence. Sur la route de retour vers Lille, des encombrements le retardent. Le train est à 20h07 et la montre indique 20h quand il arrive à proximité de la gare. Où trouver le loueur? Ouf, l’enseigne est là. Il bondit hors de son véhicule, jette les clefs sur le comptoir… il est 20h05! En courant, il atteint le TGV au moment où les portes vont se fermer.
Temps compté, temps minuté, temps chronométré, temps stressé… une fatalité? La notion d’oubli du temps mesuré, pour la réflexion ou la méditation comme le propose Frédéric de Coninck (lire en page 10), mérite le détour. Son propos et sa démarche rejoignent celle de mon ami Christian. La soixantaine passée, il a décidé de marcher au moins vingt kilomètres par jour. La distance n’est qu’approximative comme l’est la mesure de temps: pas de montre, mais une horloge biologique - la faim - ou, quand le temps s’y prête, l’ensoleillement. Les bienfaits de cette démarche sont pluriels: un bien-être physique, une thérapie sans doute, mais surtout le désir de se libérer du temps chronos. Il ne s’agit même plus d’une marche méditative, mais d’une méditation marchante. La marche devient support, une mécanique bienfaisante qui laisse au regard la liberté de rester à hauteur d’homme.
Quant au temps de Dieu, il ne se mesure pas. C’est le moment opportun qui transcende nos limites ou encore le temps de la fin, le kairos, que nous n’appréhendons pas. Il est à Dieu, ce temps que l’Ecclésiaste nous presse de considérer. La fabrication du Christianisme Aujourd’hui nécessite une maîtrise du temps chronos. Mais le temps de le lire sans stress dans un fauteuil au coin du feu relèverait peut-être du kairos, ce temps opportun où un article nous introduit à la réflexion, la méditation et la prière.

Bob Héritier, rédacteur

Publicité

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui février 2016

Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes:

Créer un compte gratuitement

Et profitez gratuitement de l'accès aux articles web réservés aux abonnés pendant 14 jours.

Publicité