Échec d’une société islamique idéale
Les élections présidentielles cet été en Iran coïncident avec le trentième anniversaire de la République islamique. Trente ans de théocratie, de contrôle de l’État sur tous les comportements des citoyens. Liberté de presse et liberté d’opinion constituent des délits réprimés.
Dans ce contexte, qu’espérer d’élections démocratiques ? Les candidats les plus réformistes sont régulièrement écartés, tout comme certains islamistes d’autres sensibilités que celle au pouvoir, comme lors des élections législatives l’an dernier. Pour Akhbar-e Rooz, un quotidien en ligne de la mouvance démocratique, la démocratie n’est qu’alibi : «La dualité inhérente au concept de “république islamique” empêche l’évolution du régime. Les termes “république” et “islamique” s’opposent», analyse-t-il. L’élection à la présidence du «réformiste» Mohammad Khatami en 1997 témoigne de ce système paralysant. Malgré une majorité également au parlement, ce dernier s’est retrouvé pieds et poings liés par le pouvoir religieux. «Ce dernier a toujours le dernier mot», selon Akhbar-e Rooz.
Dire que la population a embrassé les thèses des mollahs au pouvoir ne reflète pas pour autant la situation du pays. Pour Stefan Dioot, spécialiste de Portes Ouvertes, «avant l’arrivée au pouvoir des ayatollahs, on observait une sorte de réveil islamique. Aujourd’hui, la population est totalement désabusée.»
Sur le plan politique, «cela fait longtemps que la population progressiste n’y croit plus non plus», écrit Akhbar-e Rooz. L’abstentionnisme est leur seule manière de marquer leur désapprobation. Résigné, le peuple s’organise en mouvements réformistes, dans la plus grande clandestinité.
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