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Désintoxication au succès

J’étais dans une pastorale et nous parlions des orateurs pressentis pour des conférences. Ce sont tous des pasteurs qui ont «réussi». Ils ont commencé avec une petite assemblée et ont maintenant une Eglise de plus d’un millier de membres. A l’écoute de ces curriculum vitae, je n’ai pas pu m’empêcher…
Michel Siegrist

J’étais dans une pastorale et nous parlions des orateurs pressentis pour des conférences. Ce sont tous des pasteurs qui ont «réussi». Ils ont commencé avec une petite assemblée et ont maintenant une Eglise de plus d’un millier de membres. A l’écoute de ces curriculum vitae, je n’ai pas pu m’empêcher de me poser la question: ça veut dire quoi, pour Dieu, réussir?
Il est rare que j’entende le témoignage d’un homme ou d’une femme qui a commencé dans une Eglise d’un millier de personnes et qui maintenant n’en a plus que vingt. Non que cela n’existe pas. Mais ce n’est pas le signe d’un ministère fructueux – à vues humaines.
Oser nous interroger sur la notion de succès pourrait nous aider à relativiser ce que nous vivons et nous aiderait à nous concentrer sur l’essentiel.
Dans une formation, dans le cadre de la Ligue, un homme nous a demandé de poser nos critères pour déterminer la réussite d’un camp. Est-ce le nombre de participants? Est-ce le résultat financier? Y a-t-il d’autres critères? Cette interpellation me poursuit toujours.
Comment comprendre la parole de Jésus qui compare le Royaume à un grain de moutarde? J’ai l’impression que nous préférons voir un baobab. Nous voulons un Royaume qui se voie, voire qui s’impose!
–CREDIT–
Et si Dieu nous suggérait d’autres critères comme la foi, l’espérance et l’amour – des valeurs durables? Et si Dieu nous demandait d’analyser ce que nous vivons dans une Eglise, une conférence, un camp ou une entreprise à la qualité des relations? A la paix qui règne, à la joie qui s’y vit? A la patience entre les gens? A la bonté envers les plus faibles? A la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi? Est-ce les mêmes qui finiraient en tête?
Le nombre et le désir d’être connu ou reconnu n’est pas problématique en soi. Je constate simplement que notre grille d’analyse des événements ne se démarque pas beaucoup de ce que je peux percevoir ailleurs.
Cet homme, à la Ligue, qui nous demandait de revoir notre grille d’évaluation, nous disait: «Avec une grille un peu plus évangélique, vous verrez avec merveille que Dieu agit aussi en dehors du monde chrétien.»

Michel Siegrist, directeur, Ligue pour la lecture de la Bible Suisse

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juin 2009

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