Le marché de l’automobile s’effondre et une usine de pneus en perd le souffle. Elle doit fermer, mais les ouvriers, qui ne manquent pas d’air, refusent et exigent que l’usine poursuive la fabrication d’articles inutiles. Cherchez l’erreur!
Les ouvriers réclament des augmentations, des avantages, des couvertures diverses et multiples et parce que parfois, on les écoute, ils deviennent des ouvriers très coûteux; surtout par rapport à d’autres qui, ailleurs, proposent une main d’œuvre nettement meilleur marché. Alors, on délocalise et on s’en va fabriquer là où tout revient moins cher! Avant de n’être plus payé, l’ouvrier occidental l’était bien, mais maintenant, il ne l’est plus du tout. Cherchez l’erreur!
La ménagère doit gérer un budget de plus en plus réduit et elle s’approvisionne dans un supermarché pour acheter les produits les moins chers. Et voilà que les fruits exotiques, qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour arriver sur les étals, sont plus avantageux que les produits du terroir pourtant subventionnés par l’Europe ; et que les vêtements made in China sont nettement plus abordables que ceux fabriqués dans les Vosges! Alors, elle achète ce qu’elle peut en tuant, à son porte-monnaie défendant, l’économie locale et nationale qu’elle se devait de défendre pour sauvegarder son emploi. Cherchez l’erreur!
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La banque à qui je confie mon argent et qui me le rend en me taxant chacun de ses services, gère plus ou moins bien mes biens au point de devoir être renflouée par l’Etat (dont j’alimente les caisses) pour me rendre ce que je lui prête et prêter ce qu’elle me taxe. Puis elle m’interdit ses services en bloquant mes comptes dès que j’ai un découvert tandis qu’elle ajoute des frais divers au point de me plomber définitivement tout en offrant des primes extravagantes à son personnel dit performant avec l’argent qu’elle ne veut plus me confier. Cherchez l’erreur!
On ne s’étonnera pas si la colère gronde et les exaspérations produisent finalement une certaine révolte. Se moquer du monde, c’est humilier chaque individu qui compose ce monde.
Mais il ne faut pas seulement descendre dans la rue. Il faut être à la hauteur des exigences réclamées chez les autres et dès lors, oser dire que si nous sommes victimes des systèmes, nous en sommes aussi les créateurs. De là à dire que l’arrivée d’un virus au milieu de la crise pour nous la faire oublier est providentielle…
Hugues Not

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juin 2009

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