Alcoolique à 13 ans
Pour la collectivité, Isabelle était un cas désespéré. Ne lui a-t-on pas asséné qu’elle était un boulet pour la société? Au cours de son parcours douloureux, personne ne cherche à comprendre la souffrance qui habite cette ado et le pourquoi de ses bêtises. Ce n’est que lorsqu’elle a 28 ans, après une tentative de suicide ratée, qu’un mot est posé sur son mal-être: borderline.
Si les spécialistes mettent en cause les neurotransmetteurs dans le cerveau, les personnes atteintes de ce trouble ont souvent été victimes de carences affectives, d’angoisse, d’abandon ou de maltraitance dans leur enfance. Isabelle, c’est vrai, n’a pas de souvenirs d’échanges affectueux avec ses parents. Par contre, elle a souffert de leur préférence pour sa sœur cadette.
A neuf ans, lorsque sa maman reprend le travail, Isabelle doit s’occuper de sa sœur. Elle se rappelle même avoir manqué l’école pour la soigner. Quand sa maman est absente le soir, Isabelle réchauffe le souper pour son papa. «Cela me plaisait, j’avais l’impression d’être un petit adulte. Mais c’était trop lourd pour un enfant», comprend-elle aujourd’hui.
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