Un grand méconnu
ÀGenève, en Suisse,
dans plusieurs
pays d’Europe et
ailleurs dans le
monde, l’année 2009 sera
jalonnée de nombreuses
manifestations et célébrations
autour de Jean Calvin.
Oh, il ne s’agit pas de vénérer
l’homme. Il ne l’aurait
pas supporté ! Que l’on ait
construit un monument en
1909 pour ses 400 ans (le
Mur des Réformateurs)
l’aurait offusqué, alors que
l’on ne connaît même pas
l’endroit de sa sépulture. Il
s’agit de reconnaître ce que
ce réformateur, totalement
consacré à Jésus-Christ,
a apporté, non seulement
à l’Église mais à la civilisation
de son temps et
aux siècles qui ont suivi,
sans oublier non plus ses
défauts. Ce n’est pas pour
rien qu’on appelle Genève
la «Cité de Calvin»; elle
lui doit en grande partie
son rayonnement international.
Théologien d’une intelligence
exceptionnelle,
Calvin avait une haute
conscience de la grandeur
et de la bonté de Dieu face
auquel l’humain découvre
sa dignité et sa liberté véritables
lorsqu’il reconnaît
par la foi la grâce qui lui
est faite. Cette grâce doit
se traduire par un comportement
éthique sans hypocrisie
ni oisiveté, attitudes
qu’il avait en horreur. Il a
exigé du Conseil de la Ville
que l’école soit obligatoire
et gratuite. Dans ce même
élan, il a fondé le Collège et
l’Académie (l’Université)
de Genève. Il exigeait que
tous les citoyens participent
au culte et en même
temps qu’ils apprennent
le français. Il a permis et
encouragé le chant de l’assemblée.
Préoccupé des
pauvres et des malades,
il a développé l’Hospice
général et interpellé les riches.
Réfugié lui-même, il
a demandé aux Genevois
d’accueillir les réfugiés
huguenots.
Calvin a laissé des
milliers de pages, toutes
consacrées à expliquer et
clarifier la foi évangélique,
voire à démolir les propos
de ses adversaires, car il en
avait!
Calvin, contrairement à
ce que l’on pense souvent,
n’a jamais été le chef politique
de Genève. Il n’y a
été reconnu bourgeois que
quatre ans avant sa mort. Il
a tenu à distinguer le pouvoir
politique et l’Église,
même si leur interaction
reste forte et participé à la
réorganisation des institutions
politiques, économiques
et sociales. Calvin fut
premièrement un spirituel
bouleversé par la grâce.
Roland Benz, pasteur et président du comité Calvin 09
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Janvier 2009
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