Les petits enfants sont de véritables éponges. Ils apprennent avec facilité les langues étrangères. Dans les pays pauvres, ils sont ouverts aux nouvelles habitudes hygiéniques, sanitaires, etc. Sur le plan spirituel, les enfants sont également intéressés par les apports bibliques. Constituent-ils pour autant l’avenir de l’aide au développement et de la mission ?Les responsables de Compassion en sont convaincus. «Quand vous avez vécu vingt voire trente ans dans la pauvreté extrême, vous ne croyez plus à de meilleurs lendemains. Le fatalisme est devenu une seconde nature», raconte Philippe Mermod, directeur de l’antenne suisse. «C’est en offrant aux enfants un espoir réel, dès leur plus jeune âge, que l’on changera la situation des pays les plus démunis, tant sur le plan socio-économique que spirituel». Fort de ce constat, l’ONG qui gère un million de parrainages au niveau mondial, a lancé en 2006 des programmes destinés aux enfants avant l’âge de la scolarité.
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Changement de paradigme
L’enseignement religieux avec ses fameuses écoles du dimanche a caractérisé le mouvement évangélique dès la première partie du 19e siècle en Grande-Bretagne. Les missionnaires ont emporté cette bonne idée dans leurs valises et ils l’ont appliquée aux quatre coins du monde. La préoccupation spécifique des enfants dans le domaine humanitaire est plus récente. Cette prise de conscience a conduit nombre d’ONG et de missions à considérer l’enfant comme un facteur du changement. Ainsi, la Mission Braille a développé des outils pour un programme d’alphabétisation d’enfants aveugles au Burkina Faso, destiné à développer leur autonomie. La WEC a mis en place une formation de disciples qui comprend une formation à l’animation biblique aux jeunes dès seize ans. Ce programme est le fruit direct d’une prise de conscience, dès 1995, de l’importance
de l’enfant dans le domaine missionnaire.
Pour Pascal Vermès, responsable du parrainage du SEL en France, cette approche applique la sagesse biblique: «Le livre des Proverbes invite à enseigner l’enfant de sorte qu’il s’en souvienne lorsqu’il sera vieux.»