La pétition «0,7% plus» n’a pas rencontré l’écho escompté parmi les évangéliques suisses. Alors que sa jumelle, la pétition d’Alliance Sud a franchi le cap des 110?000 signatures, les évangéliques alémaniques et romands ont été seulement un peu plus de 3000 à signer «0,7% plus». «Les chrétiens se situent dans la moyenne nationale. Vu leurs convictions, on pourrait s’attendre à mieux», commente Jean-Daniel André, coordinateur romand de Stop Pauvreté 2015. Ce constat doit toutefois être relativisé, car il ne tient pas compte des évangéliques qui ont signé la pétition publique.
Au printemps, le gouvernement suisse finalisera son budget pour trois ans concernant l’Aide Publique au Développement. Largement signées, les deux pétitions remises en mai seront un signal fort donné aux politiciens par la population.
Alors que la récolte de signatures dans la rue par différentes ONG marche bien, la pétition envoyée à 10000 personnes par Médair n’a donné lieu qu’à une quarantaine de paraphes. Les évangéliques sont-ils lassés des pétitions?
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Les raisons d’un désintérêt
Consultant en marketing non marchand, Éric Jaffrain entrevoit deux éléments d’explication. Le premier tient à la culture évangélique. «Tout est centré sur le culte, plus que sur le témoignage dans la société», explique-t-il. Selon lui, la démarche des évangéliques est souvent identitaire. Face à une menace, par exemple un film injurieux sur le Christ, on se mobilise volontiers. 40000 signatures ont été récoltées en trois mois lorsqu’il s’agissait de défendre les chrétiens persécutés. La levée de boucliers contre la chanson sur les vampires à l’Eurovision est aussi parlante.
Le deuxième élément d’explication est la communication. Selon le spécialiste, la campagne de Stop Pauvreté n’a pas été assez mobilisatrice et la pétition peu mise en avant.

Occasion pour les ONG??
Avec «0,7% plus», Stop Pauvreté a pourtant fait un pas supplémentaire vers les démunis que la pétition d’Alliance Sud. En effet, le signataire a la possibilité de cocher l’option «plus», par laquelle il s’engage à verser 0,7% de son revenu annuel pour lutter contre la pauvreté.
La pétition publique, initiée par une septantaine d’œuvres humanitaires, sociales et religieuses, invite le gouvernement suisse à tenir sa promesse d’élever son aide au développement de 0,4% à 0,7% du PNB. «Plusieurs centaines de milliers de francs, voire de millions, pourraient être attribués aux ONG chrétiennes œuvrant dans les pays pauvres, ainsi qu’ à leurs partenaires locaux», estime Jean-Paul Zürcher, secrétaire général du Réseau Evangélique.
Sandrine Roulet

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Février 2008

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