Dans le climat politique délétère que nous connaissons actuellement, en Europe comme aux USA, une parole clairvoyante devient nécessaire pour discerner les racines du et des problèmes. Or, je suis tombé dernièrement sur un observateur avisé et qui fait autorité, chose devenue rare par les temps qui courent. Cet observateur décline quatre courants dévastateurs flagrants: la perversion des valeurs morales avec une confusion totale entre ce qui est bien et ce qui est mal; l’accroissement de la fracture sociale (pour ne pas dire sociétale) avec des inégalités de plus en plus obscènes; le goût immodéré du luxe, de la fête et de la futilité.
Le quatrième travers auquel est confrontée la société est d’ordre religieux. L’analyste pointe des paradoxes qui oscillent entre la perversion du sacré, l’intégrisme exploité et le laxisme d’une piété bricolée et aménagée pour ne pas déranger.
En géopolitique, il évoque la situation des petits pays pris dans le jeu des deux super puissances plus ou moins réelles (mais sans doute creuses) dont la volonté d’expansion économique et politique provoque une crainte et une fragilité perçues par tous. Il parle même de celui qui gouverne le pays depuis lequel il observe la situation, en le traitant quasiment de blanc-bec, de faible et de peureux.
Notre témoin prend alors du recul, regarde ce qui s’est passé dans les années précédentes et démontre que «plus ça change, plus c’est la même chose!». Lorsqu’il commente la lassitude du peuple, sa défiance à l’encontre des gouvernances et des alternances, on se demande comment nous allons pouvoir sortir de ce marasme généralisé.
Qui ose ce bilan à la fois précis, perspicace et dérangeant? Il se nomme Esaïe et commente son époque, le 8e siècle avant notre ère. Les superpuissances sont l’Assyrie et l’Égypte; son pays est Juda; son roi Achaz. Et de conclure en laissant tomber une parole de Dieu: «Je leur donne des gamins pour gouvernants.»

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui avril 2017

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