Crêpage de chignons
Drôles de dames ! Si ce n’était le nom d’une
mythique série télévisée des années 70, c’est ainsi
qu’on aurait baptisé officiellement le surprenant
feuilleton que le parti socialiste français a proposé dans
sa bataille de succession. Ségolène et Martine se sont bel
et bien disputé le siège, pourtant inconfortable, d’une opposition
en pleine déconfiture. Inutile de redire l’image
qui s’est dessinée tout au long de ce difficile combat des
cheftaines. Charente-Poitou contre Lille ! Une nouvelle
version des crêpages de chignons. Et chacune des prétendantes
avait adopté son look, son style, son climat
pour séduire. On disait Ségolène Royal flirtant avec un
message spirituel, pour ne pas dire plus. Le sociologue
Michel Wierviorka a même relevé que ses «postures et
discours, au Zénith ou au congrès de Reims, étaient de
type évangélique». Fra-ter-ni-té ! Slogan un peu laminé
dans les guerres entre soeurs du même parti…
Par contre, Martine Aubry, fille du très catholique
Jacques Delors, était plus terrienne et moins «messianique
» que sa concurrente. Par ailleurs, membre du Réseau
Voltaire, Martine est clairement anticléricale au point
qu’elle vient de demander à être «débaptisée». Cette
étonnante requête fait appel à une non moins étonnante
et discrète procédure ecclésiastique qui consiste à fournir
au postulant un certificat signalant le retrait de son nom
des registres baptismaux. Lorsque certains journalistes
ont parlé de la bataille de Reims comme du combat entre
Voltaire et Léon Blum, ils ne pensaient sans doute pas
aussi bien dire.
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