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Une petite lumière dans les chambres des soins palliatifs

© DR
Pascale Gheysen est aumônière protestante dans un hôpital de la Drôme. Sa présence discrète et rassurante accompagne les patients en fin de vie. Reportage.
David Métreau

Avec sa blouse blanche sur les épaules, la guitare dans le dos et un sourire bienveillant (bien que caché derrière un masque), Pascale Gheysen (photo) parcourt les chambres des hôpitaux et en particulier celles des soins palliatifs. La pandémie de covid a accru l’isolement de ces patients et l’Ardéchoise ne désespère pas. A l’hôpital de Romans-sur-Isère, dans la Drôme, où elle travaille à temps partiel, la plupart des patients la prennent pour une infirmière. Une infirmière qui joue de la guitare dans les services et prend du temps pour les patients, cela étonne. En effet, Pascale Gheysen n’est pas infirmière mais aumonière protestante. Sa motivation? «Etre une petite lumière qui s’approche de ceux qui souffrent, être présente et témoin de l’amour du Christ, même sans avoir besoin de parler.»

Des moments d’humanité

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Pascale Gheysen propose sa présence discrète et sensible à ceux qui le souhaitent, qu’ils soient protestants ou non. Sa guitare contribue à lui ouvrir des portes d’ordinaire fermées. Quand celles-ci étaient restées littéralement fermées pendant le confinement, Pascale Gheysen avait joué de la guitare dans le couloir de l’hôpital de Tournon-sur-Rhône afin de montrer au patients qu’ils n’étaient pas seuls. Son répertoire n’est pas connoté religieusement et comporte plutôt de la variété française avec des morceaux qui ont du sens et des titres évocateurs tels que «En chemin» ou «Espoir».
Dans une des chambres, un octogénaire alité et intubé ne peut plus parler. Ses yeux sont ouverts, dans le vide. Selon les infirmières, il est en fin de vie. Ses deux filles l’accompagnent dans la chambre pour ses dernières heures. L’aumônière félicite les deux dames pour leur dévouement, celui d’avoir voulu maintenir jusqu’au bout leur papa à domicile. Et glisse une parole de réconfort. «Il nous a portées, c’est à notre tour. C’est le juste retour des choses», répond l’une des filles. «C’est naturel.»
«Ça va, vous?», demande Pascale Gheysen à une patiente du même étage, dans la nouvelle chambre où elle vient d’entrer sur la pointe des pieds. On lui répond par un hochement de tête. Pascale Gheysen prend sa guitare et se met à chanter. «C’est beau!», parvient-on à peine à entendre des lèvres de la dame âgée sous morphine pour calmer sa douleur. «Vous êtes belle et courageuse», complimente l’aumônière. «C’est dur pour ma famille», confie dans un murmure la patiente en soins palliatifs. Pascale Gheysen lui demande alors si elle l’autorise à prier pour elle. Hochement de tête. L’aumonière s’exécute et prend même le «risque» de lui tenir la main. Un rare moment d’humanité dans ce qui est probablement la dernière semaine de vie de cette patiente.

Une confidente pour les infirmières

Dès les premiers accords à la guitare, les yeux de cette autre mamie s’illuminent. Celle-ci n’a plus l’usage de la parole mais le bienfait de la présence de Pascale Gheysen est manifeste. Elle sort de la chambre et encourage les infirmières dans le couloir. «Je ne leur parle pas nécessairement de la foi, mais je suis souvent une confidente, d’autant plus que je suis assez indépendante dans l’organigramme de l’hôpital», déclare celle qui est formée en aumônerie à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. Face aux besoins, elle cherche à former des visiteurs bénévoles. 

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Février 2022

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