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Une laïcité à toutes les sauces

Le Tribunal fédéral suisse a tranché. Un enfant ne peut être dispensé d’exercices (inspirés) de yoga en vertu des convictions religieuses de sa famille. L’information a suscité un dialogue de sourds sur les sites de différents médias. Les «antichrétiens» ont appelé la laïcité au secours pour tirer à boulets rouges…
Christian Willi

Le Tribunal fédéral suisse a tranché. Un enfant ne peut être dispensé d’exercices (inspirés) de yoga en vertu des convictions religieuses de sa famille. L’information a suscité un dialogue de sourds sur les sites de différents médias. Les «antichrétiens» ont appelé la laïcité au secours pour tirer à boulets rouges contre les chrétiens qui s’opposent à tout ce qui ne sort pas de leur «Livre» ou de leurs traditions. Les parents déboutés se référaient à la même laïcité pour justifier leur opposition à un élément «de spiritualité hindoue» dans le programme scolaire.
Dans la même veine, l’annonce de l’ouverture d’un bureau pour la liberté religieuse au sein du Ministère des Affaires étrangères du Canada a créé un tollé.
On pourrait allonger la liste, tant la laïcité est servie à toutes les sauces par les croyants comme par les athées. Chaque semaine, elle fait les gros titres sur un nouveau litige, une nouvelle procédure administrative ou judiciaire.
De tout bord, on s’érige en défenseur de la laïcité. Les croyants, au motif que la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat en France doit être la garante de la liberté religieuse reconnue par la Déclaration des Droits de l’homme. Les athées, parce qu’ils jugent que chaque prise de position au nom d’une religion -en particulier des chrétiens- constitue une entorse à un espace public censé être neutre sur le plan religieux. Dans les faits, on voit bien que les athées sont les plus prompts à défendre une laïcité militante et agressive.
Comme le dit à juste titre Claude Baty, président de la FPF, dans le dossier que votre mensuel consacre ce mois-ci à la laïcité, les athées doivent faire l’objet du même traitement que les croyants en matière d’expression d’opinions philosophiques dans l’espace public.
L’exercice n’est rendu que plus complexe par l’évolution des litiges. Hier, le rôle de la laïcité française (et par ricochet européenne) était de clarifier les missions de l’Etat et du religieux. Aujourd’hui, en raison notamment d’un islam ostentatoire et d’un athéisme militant, elle doit trancher des cas individuels. Une mission impossible sans une redéfinition de la laïcité?

Christian Willi, rédacteur en chef

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – avril 2013

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