Une génération de centenaires

Les filles nées en 2022 pourraient vivre en moyenne 93 ans et les garçons 90 ans, selon les dernières projections de population de l’Insee en France, publiées en toute fin 2022. A quelques décimales près, les chiffres sont similaires dans les projections d’espérance de vie de l’OFS en Suisse pour 2070. Ces chiffres sont en progrès continus depuis la Deuxième Guerre mondiale. Selon les hypothèses les plus hautes, les filles nées en 2022 pourraient même vivre en moyenne jusqu’à 99 ans et les garçons jusqu’à 96 ans. En extrapolant un peu ces projections déjà très optimistes, on pourrait dire que les bébés nés en 2022 sont la première génération de centenaires.
Parmi toutes les nouvelles qui inondent nos flux d’information, voici enfin une bonne nouvelle, pourrait-on dire! Pourtant je crains qu’à la lecture de cette nouvelle, beaucoup de nos contemporains ne soient pas aussi enthousiastes que moi. Comme si la vieillesse n’était qu’un naufrage, pour reprendre cette expression attribuée à Chateaubriand, comme si vivre longtemps n’était plus, comme dans la Bible, une bénédiction. Dans la solitude, la maladie, dans une société individualiste tournée vers la jeunesse éternelle et les plaisirs charnels, je conçois que vieillir pendant longtemps soit une option peu appréciable. Mais ce n’est pas une fatalité! Ce n’est pas parce que cette société - quand il s’agit de reléguer nos aînés aux oubliettes - est pourrie qu’il faut baisser les bras.
Proposons, vivons, incarnons une alternative! Encourageons nos contemporains à se réjouir de cette nouvelle et soyons innovants pour préparer cette arrivée massive et déjà présente de centenaires. Ces projections d’espérance de vie sont également réjouissantes parce qu’elles indiquent un cadre fixé par Dieu. Bien qu’en progression constante, l’espérance de vie semble arriver à une limite naturelle, sous forme de courbe logarithmique qui selon différentes études scientifiques est fixé à 120 ans… ou 150 ans pour les plus optimistes. Cet âge représenterait, selon les auteurs de l’une des études, une limite fondamentale ou absolue de la durée de vie humaine. Comme si la quête d’immor(t)alité était bridée, empêchant une fois de plus l’homme de se prendre pour Dieu.
Cette génération de quasi futurs centenaires (si la situation reste paisible et prospère) qui vient de naître est donc une formidable nouvelle en elle-même. Mais quand on parle d’espérance de vie on parle aussi de mort, car à la fin c’est bien de ça qu’il s’agit et cette mort nous rappelle qu’il existe un ordre et des limites dans ce monde. Comme un cadre qui, loin de limiter la toile de maître qu’il porte, la met en valeur, permet sa sauvegarde et son exposition. Ainsi, tous peuvent admirer le chef-d’œuvre et celui qui en est à l’origine.
Si l’on en croit la Bible, l’être humain est le chef-d’œuvre de la création divine et on pourrait même dire que la femme en est la cerise sur le gâteau. Cet être humain, quel que soit son sexe, représente la touche finale d’une œuvre extraordinaire. Et, comme je le disais plus haut, cet ouvrage est disposé sur un cadre, non pas enfermant, non pas angoissant, mais rassurant, édifiant. Alors, dans ce cadre, souhaitons la bienvenue aux futurs centenaires et une année 2023 bénie à chacun!
