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Un jeune chrétien à Cannes

© Facebook
Coup de projecteur pour le musicien et réalisateur chrétien Estienne Rylle. Son court-métrage Aporia a été retenu au Short Film Corner du Festival de Cannes.
Geoffrey Leplang

Produit par imagoDei et Nuit Pure, le court métrage «Aporia», réalisé par Estienne Rylle, a été retenu au Short Film Corner du Festival de Cannes.

«Aporia» a été projeté sur grand écran le 25 mai à Cannes lors du Marché du Film. L’artiste de vingt-neuf ans témoigne de sa reconnaissance de pouvoir assister à cette projection, aux côtés d’Elsie Pomier, styliste et co-auteure du film: «J’ai complètement halluciné quand j’ai appris que mon film était retenu pour être présenté au marché du court métrage. C’est une sorte de reconnaissance et de validation des pairs. Ça me conforte dans cette vocation. Je finis par croire que j’ai quelque chose à raconter et une singularité», glisse avec fierté le cinéaste. Même s’il a encore du mal avec cette appellation, Estienne Rylle est bien réalisateur de films.

Tout a commencé fin janvier 2021, avec l’équipe d’imagoDei, qui organise un événement mode chaque année autour d’un thème. «Lors de nos réflexions, nous avons été interpellés par la sagesse du livre de l’Ecclésiaste. Sa réputation est de poser un regard sur la vanité, mais quand on lit bien, il y a une profonde espérance là-dedans. Quand on accepte la vanité, il y a un nouvel horizon qui s’ouvre. “Aporia”, c’est ça», résume l’artiste. La notion d’«aporie» émerge donc et l’idée de créer une exposition autour du vêtement apparaît. La styliste Elsie Pomier commence une curation auprès de designers de mode. Vient alors l’idée de mettre en mouvement ces vêtements. Estienne Rylle crée alors des personnages à partir de ceux-ci, une démarche inverse de ce qui se fait traditionnellement dans le cinéma. C’est ainsi que naît l’idée du court-métrage «Aporia».

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Invitation à la réflexion

Tiré du grec ancien, le terme aporia, bien connu des philosophes et théologiens qu’il a tourmentés, renvoie à l’insoluble, une question de logique sans solution. «En travaillant sur le concept de l’aporie, qui va aller creuser des notions du deuil, de la vanité et de la foi, je mets en scène cinq facettes de l’humanité face à l’insoluble.» Il ajoute: «Ce que je voulais, c’est créer des espaces ouverts à l’interprétation, aux questionnements, mais aussi à l’incompréhension et aux conversations existentielles.» Sans parole, le film d’une quinzaine de minutes invite ainsi à la réflexion sur le sens de la vie, une sorte d’introspection. «Je ne voulais pas être dans un clip, comme j’ai l’habitude de le faire, mais dans une expérimentation cinématographique.» La musique de fin qu’il compose et interprète est le seul moment où il y a de la voix humaine. Le court métrage s’achève en effet par une phrase chantée: «De qui viendra notre secours?», référence au Psaume 121. «Ma relation à Dieu est centrale. J’ai beaucoup de questionnements existentiels, j’interroge Christ et il me répond avec des questions», dévoile Estienne Rylle. Il complète: «Au quotidien, je suis davantage bousculé par une bonne question que par une bonne réponse.»

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet – Août 2022

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