Un génocidaire repenti face à ses juges
«Je suis né le 17 novembre 1942. J’ai quatre enfants. Profession? Enseignant». Dans la salle du Tribunal spécial Khmers rouges en banlieue de Phnom Penh, ce 20 novembre 2007, c’est un petit vieillard en chemise blanche qui se tient devant la cour. Kang Kek Ieu joint les mains, geste courant en Asie pouvant évoquer tout à la fois la prière, le respect ou peut-être la pitié qu’on demande. Cette pitié, il l’a lui-même refusée aux seize mille compatriotes qui sont morts sous ses ordres alors qu’il dirigeait le centre de torture de Tuol Sleng, un ancien lycée en plein centre de la capitale. Car Kang Kek Ieu, connu alors comme le «Camarade Douk», a «régné» quatre ans sur cet enfer terrestre, d’avril 1975 à janvier 1979, pendant la terrible période de la dictature khmer rouge. Il était le «frère numéro six», le numéro six du régime, en charge de l’interrogatoire des dissidents, espions et autres opposants présumés. Il est aujourd’hui premier à comparaître et le seul à avoir exprimé des regrets et promis de faire toute la lumière sur le passé.
–CREDIT–
Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes: