Engagés pour Dieu et pour les autres
Après une pause estivale bienfaisante, nous voilà de retour avec un numéro de rentrée et chez Christianisme Aujourd’hui, le mois de septembre rime avec «mission». D’année en année, nous tendons le micro aux acteurs missionnaires pour prendre la température, s’informer des dernières actualités et évoquer les perspectives. Si l’an dernier, nous nous intéressions à la mission à travers le prisme des générations, cette année c’est sur la tension entre l’action humanitaire ou sociale et l’évangélisation que nous nous penchons.
Car en 2024, la mission – dans les milieux chrétiens comme dans les milieux séculiers – c’est un vaste terme derrière lequel peut se cacher un peu de tout et de rien. Entre d’un côté, les chrétiens dont les poils se hérissent aux mots «mission», «évangélisation» ou «outreach» parce qu’ils ne sont selon eux plus distincts d’une sorte de nécolonialisme ambiant néfaste, et d’un autre côté les chrétiens qui souhaiteraient en faire davantage et qui dénoncent le manque d’élan missionnaire ou évangéliste dans les Eglises, l’approche est radicalement différente.
Nourrir les affamés, les loger et donner un accès à l’éducation à ceux qui en sont privés mais sans annonce directe de l’Evangile s’apparente-t-il à la mission? Distribuer des tracts bibliques dans la rue, annoncer l’Evangile sur les plages durant l’été, mais sans dimensions sociale ni humanitaire s’apparente-t-il à la mission? Faudrait-il un équilibre des deux? Où placer le curseur?
Dans un premier temps, le présent dossier propose une réflexion de fond sur cette inévitable tension entre action sociale et évangélisation. Puis, diverses missions – et la liste des intervenants est loin d’être exhaustive – s’expriment sur l’emplacement de ce curseur, qu’elles soient de tendance plutôt humanitaire ou évangéliste. Enfin, deux coups de projecteur choisis – l’un sur la mission en faveur des chrétiens persécutés et l’autre sur les obstacles administratifs de certaines organisations – permettent un aperçu concret de la réalité de la mission. De quoi nourrir une conversation large, en route vers une harmonie entre la mission qui traverse les siècles et demeure inchangée, et celle qui s’adapte aux temps modernes.
Bonne rentrée.